Henri LEHMANN (1814-1882)
Étude pour un ange, 1839
Huile sur toile
35 x 26 cm
Signé du monogramme et daté en bas à droite HL 1839
Vendu
Henri Lehmann est un peintre d’origine allemande, élève de Jean-Auguste-Dominique Ingres à Paris. De nationalité étrangère, il ne peut participer au concours du Prix de Rome et entreprend à ses frais le voyage en Italie. Arrivé à Rome en 1838, il retrouve son maître qui dirige la Villa Médicis, ainsi que plusieurs de ses amis de l’atelier. En Italie, Lehmann loge dans une chambre au dernier étage du « Palazzetto Borghese » et travaille sur une vaste toile devant illustrer Sainte Catherine d’Alexandrie portée au tombeau. La composition définitive exposée au Salon de 1840 représente la sainte allongée dans un linceul et portée dans les airs par trois jeunes femmes ailées. Ce groupe central est entouré sur la gauche par trois autres figures qui portent les attributs du martyre et sur la droite par un cortège d’anges musiciens. L’ensemble se détache sur un fond de ciel éclairé par un croissant de lune et domine un vaste paysage maritime. Lehmann réalise un grand nombre d’études pour venir à bout de ce projet et cherche dans Rome et ses environs les modèles pour ses anges.
Représentée de profil, le menton relevé et la bouche entrouverte, une jeune fille aux longs cheveux noirs rabattus vers l’arrière se détache sur un disque peint en blanc. Cette figure réalisée d’après nature en 1839 sert de modèle au peintre pour la figure de l’ange qui soutient les jambes de sainte Catherine. Quelques années plus tard, la toile d’origine de cette étude est confiée à Étienne-François Haro, le célèbre marchand de fournitures et ami d’Ingres. Une fois marouflée sur toile et montée sur châssis, elle est complétée par le peintre sur la gauche et dans sa partie inférieure pour en faire une œuvre à part entière.
Entre janvier et juin 1840, Henri Lehmann fait un bref séjour à Paris. Il y retrouve ses amis, Marie d’Agoult et le musicien Franz Liszt, avec lesquels il assiste à l’accueil mitigé que reçoit sa Sainte Catherine au Salon. De retour à Rome dès le mois de juillet, il reste en Italie jusqu’en 1841 avant de rentrer définitivement en France pour répondre à plusieurs commandes. Le peintre, qui est alors sollicité pour réaliser les décors de l’église Saint-Merri, reprend son étude de jeune fille peinte en Italie et l’utilise une seconde fois comme modèle. La figure reportée par effet de calque se retrouve fidèlement reproduite sous les traits d’un ange dans Le Baptême du Christ. D’autres dessins attestent également de son remploi l’année suivante pour l’une des figures des décors de la chapelle de l’Institution des Enfants Aveugles à Paris.