Alexandre DESGOFFE (1805-1882)

Paysage arcadien, vers 1835-1840
Huile sur toile
34 x 52 cm

Vendu

Très jeune, Alexandre Desgoffe pratique la peinture en autodidacte avant d’entamer sa formation dans les ateliers parisiens de Louis-Étienne Watelet et de Charles Rémond, deux paysagistes reconnus. En 1828, il entre chez « Monsieur Ingres » avec qui il se lie d’amitié. Dans cet atelier, Desgoffe rencontre les frères Flandrin : Hippolyte, le peintre d’histoire, et Paul, son futur gendre qui comme lui s’est spécialisé dans la peinture de paysage. En 1834, il accompagne les deux frères en Italie sans avoir remporté de prix. Desgoffe parcourt la campagne et les sites les plus célèbres de la péninsule, dessinant et peignant des vues de Capri, Naples, Pompéi, Paestum, Sorrente ou Rome. De retour à l’atelier, le peintre compose ses œuvres destinées au Salon, s’inspirant des études peintes sur le motif et les peuplant de figures antiques ou mythologiques.  

Avançant sur un chemin creusé entre deux collines, un homme vêtu d’une toge rouge et tenant un bâton interrompt sa marche. Sur sa droite, deux jeunes bergers nus le regardent sans surprise, l’un debout, l’autre allongé. Des chiens, symboles de fidélité, s’associent à leur repos. Au sommet de la colline qui leur fait face, deux autres figures plus petites surveillent quelques moutons. Un bosquet d’arbres plonge le premier plan dans l’ombre alors qu’au loin le paysage s’ouvre sur une plaine côtière et s’éclaire jusqu’aux montagnes. Le prétexte historique ou mythologique n’est pas clairement annoncé par le peintre, l’absence d’action ou d’indices iconographiques n’aidant pas à l’identification d’une scène précise. La figure centrale pourrait cependant évoquer le poète Virgile se promenant dans la campagne romaine et découvrant les bergers qui lui inspireront ses Bucoliques

Depuis l’Italie, Alexandre Desgoffe participe régulièrement au Salon. En 1838, il envoie deux paysages historiques intitulés Argus gardant la vache Io et Hercule combattant le lion de Némée. Le Paysage arcadien est à rapprocher plus particulièrement de l’œuvre qu’il expose au Salon de 1842 intitulée Vue de la vallée de la nymphe Égérie, près de Rome. Les deux œuvres partagent une iconographie similaire dans laquelle bergers et moutons ponctuent un paysage dominé par les montagnes. De retour à Paris, Desgoffe poursuit sa carrière en exposant régulièrement au Salon et reçoit de nombreuses commandes de décors. La réalisation de six paysages pour les lucarnes de la salle de lecture (actuelle salle Labrouste) dans la Bibliothèque impériale assure sa postérité.

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