Auguste COUDER (1789-1873)

Vendu

Étude pour la Femme du lévite, vers 1817
Huile sur toile
65,5 x 82 cm

Vendu

Après des débuts prometteurs au Salon de 1814, au sortir de son apprentissage dans l’atelier de Jacques-Louis David, la carrière d’Auguste Couder commença véritablement en 1817 avec son Lévite d’Ephraïm. Le tableau de grande dimension (3m80 x 2m90) fut rapidement acquis par l’État.

Le sujet, qui illustre un épisode des Saintes Écritures parmi les plus violents du texte biblique, relate le viol et le meurtre d’une femme par un groupe de villageois. Son mari, un lévite originaire d’Éphraïm qui avait cherché l’hospitalité d’une nuit dans le village de Gabaa, fut pris à partie par les habitants. Ces derniers devenant menaçants, le lévite s’enfuit en abandonnant son épouse entre leurs mains. Une fois le groupe disparu, l’homme revint et trouva sa femme étendue et inerte. Le tableau de Couder représente le moment de cette découverte macabre. Le lévite domine la scène depuis l’embrasure d’une porte, les bras en l’air dans un geste théâtral évoquant l’horreur. Il est accompagné d’un jeune garçon tenant une torche et d’un vieillard. À ses pieds, étendu sur les marches, le corps de sa femme occupe toute la partie inférieure de la toile. La composition s’ouvre à droite sur un paysage nocturne dans lequel on peut voir les villageois s’éloigner le long d’une rivière, près d’un pont. Notre grande étude au format horizontal (un peu plus d’un tiers de la largeur définitive) se concentre sur la partie inférieure de la composition et donc exclusivement sur la figure étendue. Rapidement ébauché dans un camaïeu de gris, le décor met en évidence le fort contraste d’ocre et de bleu de la tunique de la femme. Épurée de tout autre élément narratif, la scène semble évoquer un épisode plus antique que mystique, dans un style plus néoclassique que le tableau final.

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Le tableau du Salon, très largement salué par la critique, fut exposé par la suite au musée du Luxembourg, vé- ritable consécration pour un jeune artiste. Ce fut là son plus grand coup d’éclat et même si les commandes privées et publiques affluèrent, il ne vit jamais se renouveler un tel succès. Le tableau est aujourd’hui conservé au musée d’Arras.