Charles-Marie BOUTON (1781-1853)

Religieux en prière devant la statue du fondateur de son ordre, vers 1819
Huile sur toile
24,8 x 32,6 cm

Vendu

Charles-Marie Bouton revendiquait de n’avoir jamais eu de maître même si plusieurs de ses biographes le dirent élève de Jacques-Louis David et de Jean-Victor Bertin. Son style, proche à la fois de ceux de François-Marius Granet et d’Auguste de Forbin, marque également l’influence lyonnaise des premiers troubadours tels que Pierre Révoil et Fleury-Richard. Comme de nombreux peintres de son temps, Bouton fut fasciné par le musée des Monuments français créé par Alexandre Lenoir en 1795. Pour sa première participation au Salon, en 1812, il choisit d’exposer une vue de la salle du XIIIe siècle qui fut achetée par Joséphine de Beauharnais pour la Malmaison. D’autres tableaux s’inspirant des lieux suivirent, même après la fermeture du musée en 1816. En 1819, Alphonse Giroux, peintre et marchand, publia une série d’albums de gravures d’après des copies à l’aquarelle de tableaux célèbres. Parmi elles, une gravure en couleur d’après une peinture de Charles-Marie Bouton est titrée Le Religieux en prière devant la statue du fondateur de son ordre. Cette dernière, à quelques infimes détails près (marches pour accéder au jardin, polychromie du plafond) reprend la composition de la peinture que nous présentons.

Sous une voûte gothique, un moine est agenouillé en prière devant une sculpture de marbre qui s’inspire assez directement de celle de Jacques Sarazin représentant Pierre de Bérulle, fondateur de l’ordre de l’Oratoire, et que l’on pouvait admirer dans les salles du XVIIe siècle au musée des Monuments français (aujourd’hui au musée du Louvre). La lumière du soleil, provenant d’un jardinet, traverse un double vitrail et colore les murs de pierre ocrés. On retrouve ce même effet de lumière colorée dans une autre œuvre de Bouton datant de 1817 intitulée La Folie de Charles VI, la scène s’inscrivant dans le décor de la salle du XIVe siècle au musée des Monuments français.

À partir de 1822, Charles-Marie Bouton s’associa à Louis Daguerre pour la création du Diorama. Constitué de gigantesques toiles translucides peintes, il présentait des intérieurs d’églises et de monuments dont l’aspect changeait en fonction de la lumière. Le procédé, appelé polyorama panoptique par ses inventeurs, connut un très vif succès public jusqu’à la destruction des lieux par un incendie en 1839. Charles-Marie Bouton poursuivit seul le Diorama dans un autre espace jusqu’en 1848, tout en exposant régulièrement des œuvres au Salon jusqu’à sa mort en 1853.

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