Philippe BENOIST (1813-1896) 

Chapelle Sixtine au Vatican. Un jour de fête, vers 1868
Encre, lavis d’encre et gouache sur deux feuilles de papier contrecollées sur carton
44 × 38,3 cm
Œuvre en rapport : lithographie de Philippe Benoist publiée dans Rome dans sa grandeur. Vues, monuments anciens et modernes. Description, histoire, institutions, Paris, H. Charpentier ; Nantes, rue de la Fosse, vol. 2, 1870, face page 28

Vendu

En 1869, Henri Désiré Charpentier, imprimeur d’origine nantaise, publie un ouvrage luxueux en trois volumes intitulé Rome dans sa grandeur. Les textes sont confiés à plusieurs auteurs et illustrés de luxueuses gravures d’après des dessins de Félix et Philippe Benoist. Le deuxième volume de cette publication, consacré à la Rome chrétienne, dresse l’inventaire des édifices religieux de la ville et recense, dans son deuxième chapitre écrit par Eugène de La Gournerie, les différentes célébrations liturgiques qui ponctuent le calendrier romain. Entre les pages 28 et 29, l’éditeur intègre une gravure hors texte par Philippe Benoist titrée « Chapelle Sixtine au Vatican – Un jour de fête ». Sous l’image, nous retrouvons sur la gauche le nom et l’adresse de l’imprimeur et sur la droite celui des auteurs. Il est précisé que Philippe Benoist a dessiné puis lithographié lui-même sa composition, mais que les figures seraient de la main d’un autre contributeur : Adolphe Bayot. Le dessin original, préparatoire à la lithographie, ne semble pourtant pas être l’œuvre de deux artistes différents. 

Tracé à la plume puis encré au lavis de noir et d’ocre, l’intérieur animé de la chapelle Sixtine est représenté avec une précision d’orfèvre. Le moindre ornement, la plus infime moulure et l’ensemble des détails des fresques de Michel-Ange sont scrupuleusement reproduits sur la feuille. Au premier plan, le groupe des laïques auquel se mêlent des militaires assiste à la cérémonie derrière la transenne. De l’autre côté, le pape Pie IX trônant sous un dais, entouré par le collège des cardinaux, écoute le sermon du prêtre. Assis au pied de l’autel, quelques enfants de chœur complètent la scène. Le support, initialement horizontal, complété par une deuxième feuille de papier sur la hauteur, permet à l’artiste de développer presque entièrement les monumentales peintures de la voûte. Cette technique de lavis à deux encres ici rehaussé de quelques touches de gouache blanche évoque celle des artistes italiens de la Renaissance. Pour la lithographie finale, l’artiste ne conservera que la partie inférieure de son dessin. 

Philippe Benoist, né à Genève en 1813, se forme à Paris auprès de Louis Daguerre avant de débuter comme peintre de paysage au Salon de 1836. Excellent lithographe, il collabore à de nombreuses publications et se spécialise dans le dessin d’architecture qu’il pratique au cours de ses voyages. Bien que son nom soit plusieurs fois associé à celui de son homonyme Félix Benoist, né en 1818, rien ne vient attester de la parenté des deux artistes même si celle-ci reste probable.

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