Paul Jean FLANDRIN (1811-1902)

Portrait de Louise Émilie Lachèse (1840-1887), 1871
Mine de plomb sur papier
35,5 × 26,5 cm
Dédicacé, signé, localisé et daté sur la droite À Monsieur et/Madame Lachèse/leur bien affectionné/et reconnaissant/Paul Flandrin/Angers 1871

Vendu

Avec Édouard Bertin et Alexandre Desgoffe, Paul Flandrin est l’un des rares élèves d’Ingres à s’être spécialisé dans l’art du paysage. Issu d’une famille de peintres lyonnais, Paul prend ses premières leçons de dessin avec son frère aîné Auguste. Après des études à l’école des beaux-arts de Lyon, il se rend à Paris avec son autre frère Hippolyte où, ensemble, ils rejoignent l’atelier d’Ingres en 1829. En 1832, Paul remporte le concours d’esquisses de paysage historique, mais échoue au grand prix. Sans pension, il décide malgré tout de rejoindre son frère à la Villa Médicis, pour parfaire sa formation. Son attirance pour le paysage ne fait que se renforcer en découvrant la campagne romaine et les lumières de l’Italie. Dès son retour à Paris en 1839, il expose au Salon deux œuvres pour lesquelles il reçoit une médaille de seconde classe. Ne pouvant pas encore vivre de sa peinture, il assiste son frère qui vient de recevoir sa première commande importante pour l’église Saint-Séverin à Paris. Par la suite, les Flandrin continuent de travailler ensemble à différents programmes de décors publics ou privés. En parallèle, Paul, excellent dessinateur, réalise de nombreux portraits au crayon dont le style est fortement influencé par celui de son maître Ingres. 

En 1870, fuyant la guerre qui oppose les armées impériales à celles de la Prusse, Paul Flandrin est reçu, avec son épouse Aline Desgoffe et son beau-père, par le peintre Auguste Pichon à Angers. Tout en faisant quelques allers-retours en Bretagne, il fréquente la bonne société angevine et accepte de réaliser quelques portraits. Celui de Mme Lachèse n’est pas une commande mais un présent amical. Née Louise Émilie Bellanger en 1840, la jeune femme avait épousé en 1861 Paul Ferdinand Lachèse, fils d’un docteur en médecine et neveu de l’imprimeur Léon Cosnier. À la mort de ce dernier, M. Lachèse prend la tête de l’entreprise familiale et devient l’éditeur des bulletins de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Angers. Proche du couple, chez qui il fut vraisemblablement hébergé, Paul Flandrin adhère à ladite Société. Le portrait dessiné de Louise Émilie Lachèse à l’âge de trente et un ans est caractéristique de la manière de l’artiste. Le trait de crayon, léger pour évoquer la robe et le dossier de la chaise, se raffermit pour détailler le visage et la chevelure. Assis, les bras serrés sur la taille, le modèle nous regarde avec douceur. 

Après une année et demie passée à Angers, Paul Flandrin est de retour à Paris en 1872. Installé 10 rue Garancière, il partage le reste de son temps entre son atelier parisien et de fréquents séjours en province pour peindre sur le motif. En Bretagne, où il retourne souvent en compagnie d’Alexandre Desgoffe, il peint des vues de Pornic et du Pouliguen. Durant les trente années suivantes, le peintre participe annuellement au Salon jusqu’à son décès en mars 1902, à l’âge de quatre-vingt-dix ans.

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