Michel Martin DRÖLLING (1786-1851)

Vendu

Vanité au violon,vers 1805-1810
Crayon noir sur papier
15,7 × 19,5 cm
Signé en bas à droite Drolling
Annoté à l’encre brune We are mortal, but the remembrance of their talents / always remain [Nous sommes mortels, mais le souvenir de leurs talents restera à jamais gravé dans nos mémoires]

Vendu

Né à Paris en 1786, le peintre Michel Martin Drölling se forme très jeune auprès de son père, Martin Drölling, un artiste de grand talent dont les œuvres sont fortement influencées par les écoles du Nord. Sa jeune sœur, Louise Adéone, née en 1797, recevra également les conseils paternels avant d’embrasser elle aussi une carrière de peintre. À l’âge de vingt ans, Michel Martin entre dans l’atelier du plus grand peintre de l’époque, Jacques Louis David. Ce dernier lui enseigne les principes du style néoclassique et le prépare au concours du prix de Rome. Lauréat en 1810, grâce à sa composition illustrant la colère d’Achille, le jeune artiste quitte Paris pour Rome. 

Durant ses années de jeunesse dans l’atelier familial, Michel Martin pratique inlassablement le dessin tout en servant de modèle aux toiles de son père. Adepte des scènes de genre et des natures mortes, Drölling père représente souvent son fils en jeune paysan ou en petit mendiant, mais également pour lui-même dans différents portraits. C’est probablement le cas pour une composition intitulée La Peinture et la Musique peinte en 1800 sur laquelle on voit un adolescent, violon à la main, s’appuyant rêveur au rebord d’une fenêtre. L’instrument, qui apparaît comme accessoire dans plusieurs œuvres du père, dut faire partie de l’apprentissage artistique du fils et lui sert à son tour de modèle pour un dessin. Celui-ci, tracé à la pierre noire sur une feuille de vergé blanc, montre le violon et son archer posés sur un entablement associés à un crâne humain, pour former une vanité. Si le style graphique, encore empreint de celui du xviiie siècle, renvoie à la manière de Drölling père, la signature est bien celle de Michel Martin. L’œuvre fut légendée à l’encre en anglais probablement par une autre main que celle du peintre. La mention traduite « Nous sommes mortels, mais le souvenir de leurs talents restera à jamais gravé dans nos mémoires »doit évoquer la perte d’un ami ou d’un proche musicien.

La carrière officielle de Michel Martin Drölling débute à son retour d’Italie. L’artiste connaît son premier succès avec La Mort d’Abel exposée au Salon de 1817. La joie que lui procure la reconnaissance des critiques et du public est malheureusement ternie par le décès de son père cette même année. Par la suite, le peintre reçoit de nombreuses commandes officielles pour des édifices publics et religieux, puis ouvre un atelier avant d’être reçu à l’Académie des beaux-arts en 1833. Professeur apprécié, il forme de nombreux artistes de la nouvelle génération, dont Jean-Jacques Henner, célèbre peintre alsacien, et Paul Baudry, auteur du plafond du foyer du palais Garnier.