Jean VASSEROT (1769-1837)

Paysage au déversoir, 1807
Pierre noire, estompe et gouache blanche sur papier
31,1 × 43,6 cm
Signé du monogramme et daté en bas à gauche jv a 1807
Provenance : descendance de l’artiste

Vendu

Jean Vasserot est né en 1769 à Joigny dans l’Yonne. Il est probablement le fils de l’architecte François Vasserot et le frère aîné du cartographe Philibert Vasserot né en 1773. Les livrets du Salon, auquel il participe pour la première fois en 1793, nous apprennent qu’il est l’élève du peintre paysagiste Pierre Henri de Valenciennes. C’est dans l’atelier de ce maître qu’il se forme à la peinture en plein air et qu’il peut rencontrer Jean Victor Bertin avec lequel il partage les préoccupations artistiques liées à la question du paysage. Plusieurs dessins de Vasserot, lithographiés tardivement par Godefroy Engelmann, suggèrent par leurs titres que l’artiste fit un voyage en Italie. Avec le peintre François Louis Dejuinne, il réalise des décors pour le château de Rambouillet, malheureusement rapidement détruits par l’humidité. Entre 1806 et 1833, l’artiste interrompt ses participations au Salon et accepte, sûrement pour des raisons alimentaires, des travaux de copiste et d’illustrateur. Son œuvre, encore méconnu, se compose de peintures, de dessins et de gravures dans le plus pur goût néoclassique. 

L’un de ses dessins, daté de 1807, montre l’influence de son maître et la proximité de son travail avec celui de Jean Victor Bertin. Tracée à la pierre noire et relevée de gouache blanche sur papier crème, la feuille représente un paysage composé de deux grands arbres entourant un déversoir de pierre d’où l’eau d’une source s’écoule pour former un ruisseau. À l’arrière-plan, l’artiste suggère d’un trait léger un bosquet qui contraste avec le traitement appuyé des détails du premier plan. Quelques plantes tracées avec la minutie d’un naturaliste complètent l’ensemble. La technique subtile et la composition de cette œuvre évoquent les décors de certaines des plus belles feuilles de Pierre Henri de Valenciennes qui, pour illustrer les mythes de Narcisse ou de la nymphe Biblis, installait ses figures dans des paysages. Ici cependant aucun animal, aucune présence divine ni même humaine si ce n’est celle suggérée par la massive construction de pierre dont rien ne précise si elle est antique ou contemporaine. 

Avant la dispersion de son fonds d’atelier entre 2016 et 2022 seulement, Jean Vasserot était un artiste oublié de l’histoire de l’art. S’il est mentionné succinctement dans quelques rares dictionnaires, seuls les titres de ses œuvres exposées au Salon nous sont connus grâce aux livrets. Ces vacations récentes ont révélé son talent délicat de paysagiste et les liens qu’il entretenait avec certains des artistes majeurs de son temps, comme l’attestent les portraits des peintres Jacques Augustin Pajou et Jean Antoine Gros redécouverts à l’occasion et jusqu’alors conservés par sa descendance.

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