Jean Charles GESLIN (1814-1887)
Forum romain, 1843
Aquarelle et crayon sur papier
11 × 16,3 cm
Signé, daté et localisé en bas à droite JC Geslin/18.10bre.1843/Rome
Vendu
Jean Charles Geslin est admis à l’École des beaux-arts le 9 février 1831 alors qu’il n’a que seize ans. Ses premiers professeurs parviennent à convaincre ses parents de l’inscrire en architecture alors que lui-même est plus attiré par la peinture. Après avoir fait preuve d’assiduité durant les deux années passées dans l’atelier de l’architecte Félix Callet, il intègre selon ses désirs celui du peintre François Édouard Picot. Tout en poursuivant sa formation, il développe une véritable passion pour l’archéologie et expose pour la première fois au Salon de 1841 une Vue intérieure de la basilique de Saint-Denis, avant d’abandonner ses études l’année suivante pour se rendre en Italie.
Durant son voyage, Geslin séjourne durablement à Rome où sa passion pour l’archéologie le pousse en priorité à saisir sur le papier les sites antiques. Le 18 octobre 1843, l’artiste choisit de s’installer au cœur du Forum romain devant le portique des Dieux conseillers. Là, de la pointe du crayon, il trace sur une feuille de petit format les silhouettes des monuments en ruine qui le dominent. À ses pieds, des fragments de marbre sculpté jonchent le sol ; au centre, les restes du temple des Dioscures et de celui de Saturne entourent l’arc de Septime Sévère. La façade baroque et le dôme de l’église Santi Luca e Martina ferment la perspective sur la gauche. Le Colisée, à droite, perdu dans le lointain, complète la composition. Saisissant sa boîte d’aquarelliste, Geslin colore subtilement son panorama. Les ocres légèrement rosés des pierres s’élèvent devant le ciel traité d’un bleu qui s’éclaircit en touchant le sol. Durant la seconde partie de son séjour, le peintre parcourt la Péninsule et se dirige vers Naples et Pompéi où il reste plus de neuf mois. À Paestum, il fait plusieurs découvertes archéologiques qui seront publiées dès son retour en France.
Atteint de paludisme, Geslin doit écourter son voyage après trois ans de travail acharné. Il rapporte de son périple un grand nombre d’aquarelles et plusieurs peintures, dont une Vue du Forum romain qu’il expose au Salon de 1845, puis, l’année suivante, une Vue prise dans le Forum romain exposée au Salon avec le sous-titre « effet de clair de lune ». Geslin reçut plusieurs commandes officielles, tant pour des peintures que pour des décors du fait de sa double formation. Certaines furent annulées à la suite des évènements de 1848, et d’autres, détruites pendant les incendies des Tuileries et de l’Hôtel de Ville en 1871. Sous le Second Empire, reconnu davantage comme savant que comme artiste, il emploie son temps à l’étude de l’archéologie et participe à la mise en place de la collection Campana au Louvre.