Eugène Emmanuel Amaury PINEU-DUVAL, dit AMAURY-DUVAL (1808-1885)

Portrait de Léopold Burthe (1823-1860), 1842
Mine graphite et craie blanche sur papier
26,4 × 21,2 cm 
Dédicacé, signé et daté en bas à droite à madame Foucher/hommage respectueux/Amaury Duval/1842 –

Né à La Nouvelle-Orléans dans une famille de planteurs originaires de Metz, Léopold Burthe est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants. À l’âge de trois ans, il rejoint Paris avec sa sœur aînée Marguerite récemment mariée à son cousin le baron Louis Frédéric Foucher de Circé. Il restera sous sa protection jusqu’en 1840. Cette année-là, Léopold qui va avoir dix-sept ans devient l’élève du peintre Amaury-Duval. Fils d’un diplomate influent et neveu de l’auteur dramatique Alexandre Duval, celui qui fut l’un des premiers élèves d’Ingres va transmettre au jeune Burthe le goût de la ligne pure et des sujets classiques tout en tissant avec ce dernier les liens d’une affection sincère.

En 1842, Amaury-Duval reçoit la commande d’un portrait de la baronne de Circé et trace dans le même temps un portrait de son élève, Léopold Burthe, le jeune frère de son modèle. Représenté à mi-corps, assis sur une chaise, Léopold, très élégant, nous regarde la tête légèrement inclinée reposant sur sa main gauche. D’un crayon tour à tour fort pour le visage puis plus léger pour le buste, Amaury-Duval dessine en appliquant fidèlement les leçons d’Ingres. De rares rehauts de craie blanche éclairent le col et la manche du modèle. Ce portrait inédit porte une dédicace « à madame Foucher » à qui l’auteur offre son dessin. La seule autre image connue de Léopold Burthe est son portrait dessiné quatre ans plus tard par un autre élève d’Ingres : Théodore Chassériau. 

Après sept années passées dans l’atelier d’Amaury-Duval, Burthe fait ses débuts au Salon de 1847 en exposant une toile au sujet biblique, Bethsabée (œuvre aujourd’hui disparue). Le reste de sa production sera majoritairement inspirée par des thèmes antiques. Fortement influencé par l’art de son maître, Burthe adhère esthétiquement au goût néo-grec en puisant ses modèles dans les œuvres archaïques de l’Antiquité. Bien que globalement ignoré par la critique, il est récompensé en 1849 avec l’achat par l’État de sa Sapho jouant de la lyre, aujourd’hui au musée de Carcassonne. Léopold Burthe, décédé à l’âge de trente-sept ans, n’aura pas eu le temps de forger sa notoriété et restera longtemps oublié des dictionnaires, même les plus spécialisés. Ses œuvres connues sont rares, tout au plus une douzaine. En 1881, la sœur du peintre a légué au musée de Poitiers quatre d’entre elles ainsi que son propre portrait peint par Amaury-Duval.

Retour en haut