Romain CAZES (1810-1881)

Portrait de Paul-Hippolyte Flandrin, 1868
Peinture à l’encaustique sur toile 
47,2 × 40 cm
Signé en bas à gauche romain cazes
Étiquette manuscrite au dos Paul Hte Flandrin / Portrait à la cire par R. Cazes / 1868
Provenance : descendance du modèle

Vendu

Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921) porte les prénoms de son oncle et de son père, les peintres d’origine lyonnaise Paul et Hippolyte Flandrin. Les premières années de son enfance se déroulent au sein d’un foyer artistique formé des nombreux amis de ses parents, pour la plupart d’anciens élèves de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Paul-Hippolyte n’a que sept ans lorsque son père meurt à Rome en 1864. Peu avant son décès, ce dernier avait commencé à peindre un portrait de son fils qui restera inachevé. Trois ans plus tard, c’est au tour d’Ingres de disparaître à l’âge de quatre-vingt-six ans. Le vieux maître, qui avait pu donner occasionnellement quelques leçons au garçonnet, laisse l’ensemble de ses élèves orphelins. L’un d’entre eux, Romain Cazes, travaille sur le chantier de l’église Saint-François-Xavier à Paris lorsqu’un jour de 1868, il rend visite au petit Paul-Hippolyte et à sa mère Aimée dans leur maison de Sèvres. 

Romain Cazes, originaire du sud-ouest de la France, avait rejoint l’atelier d’Ingres en 1829. Peintre d’histoire, il reçoit de nombreuses commandes de décors pour les édifices religieux de sa région natale. Les églises de Bagnères-de-Luchon, Saint-Mamet, ou Oloron-Sainte-Marie conservent encore aujourd’hui les témoignages de son travail. À Paris, il participe également à plusieurs chantiers prestigieux, dont ceux de l’église de la Trinité ou de Notre-Dame de Clignancourt pour lesquelles il réalise des peintures murales. Fidèle aux enseignements de son maître, Romain Cazes adopte un style fortement inspiré par les artistes de la première Renaissance et par Fra Angelico en particulier. Techniquement, il n’hésite pas à employer la peinture à l’encaustique pour donner à ses œuvres un aspect proche de celui des fresques du xve siècle. En 1868, pour faire le portrait du fils de son ancien compagnon d’atelier, le peintre utilise un mélange de pigments délayés dans la cire. Peint sur une toile ovale, Paul-Hippolyte qui a une douzaine d’années se détache sur un fond bleu qui résonne subtilement avec la couleur de ses yeux. Vêtu d’un gilet noir de toile sur une chemise à col blanc, le jeune garçon se tient de trois quarts et nous regarde. À cet instant, l’enfant ne sait probablement pas encore qu’il poursuivra la tradition familiale en devenant peintre à son tour. 

Paul-Hippolyte fera ses débuts au Salon en 1882 aux côtés de son oncle Paul. Il se spécialisera dès l’année suivante dans la peinture religieuse comme son père et recevra en 1884 une commande de décor pour l’église Saint-Nizier de Lyon. Sèvres, ville de son enfance, conserve une toile de grand format peinte en 1901 représentant Jeanne d’Arc en prière, toujours visible dans l’église. Plusieurs fois récompensé aux salons, Paul-Hippolyte Flandrin obtiendra en 1886 la médaille d’or de l’Association de l’art chrétien au salon de Rouen. Son œuvre, restée dans l’ombre de celle de son père, est encore mal connue et mériterait une étude approfondie.

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