Jean-Joseph-Xavier BIDAULD (1758-1846)

Vendu

Le Mont Soracte, entre 1785 et 1790
Huile sur papier marouflé sur panneau
22 × 30,2 cm
Provenance : collection particulière, Paris

Vendu

Arrivé en Italie en novembre 1785, Jean-Joseph-Xavier Bidauld s’installe à Rome. La capitale est alors l’épicentre européen d’un goût prônant le retour à l’antique. Cette année-là, Jacques-Louis David vient de présenter son Serment des Horaces, tableau-manifeste du néo-classicisme à la française et Bidauld peut fréquenter d’autres jeunes artistes francophones tels qu’Anne-Louis Girodet, François-Xavier Fabre ou Louis Gauffier venus dans le sillage du maître. Comme le paysagiste Nicolas-Antoine Taunay, dont il partage les préoccupations artistiques et avec lequel il se lie d’amitié, Bidauld cherche à appliquer les idées nouvelles du néo-classicisme à la représentation de la nature. Les environs de Rome offrent alors aux peintres des points de vue inchangés depuis l’Antiquité. Le mont Soracte, situé à cinquante kilomètres au nord de la Ville éternelle, est l’un d’entre eux. 

Déjà célébré par les poètes latins, Virgile et Horace, ce promontoire rocheux composé de calcaire prend des reflets d’un blanc bleuté lorsqu’il est frappé par le soleil. Culminant à près de 700 mètres d’altitude, il est visible depuis la ville de Civita Castellana, site très fréquenté par les artistes. Bidauld semble fasciné par cette montagne dont il apprécie les couleurs changeantes en fonction de l’heure du jour et n’hésite pas à répéter son motif en conservant ou en variant son cadrage et le point de vue. L’une de ces compositions, réalisée à l’huile sur papier, a très probablement été tracée in situ. Traitée dans des tonalités bleues, l’éminence se détache sur un fond de ciel légèrement rosé trahissant la lumière du matin. Au premier plan, la nature basse s’étale dans un camaïeu de vert d’où s’échappe timidement un corps de ferme fortifié. 

Il existe au moins cinq versions de ce sujet attribuées à Jean-Joseph-Xavier Bidauld. La plus proche de celle-ci est conservée au musée de l’Oise à Beauvais. De format et de composition identiques, les deux œuvres diffèrent par leur support, l’une sur papier et l’autre sur toile, mais également par le rendu du traitement de la lumière. Ces huiles sur papier réalisées sur le motif, des prises de notes très abouties, n’étaient pas destinées à l’exposition au Salon ou à la vente, mais à servir de modèles pour des œuvres ultérieures. Cependant, dans certains cas, Bidauld comme les autres paysagistes de son temps ont transposé sur toile de ces études pour en faire commerce.