Jacques-Augustin DIEUDONNÉ (1795-1873)

Hercule arrachant Alceste des Enfers, vers 1819-1825
Terre cuite
20,5 × 15,5 × 9,2 cm
Signé sur la base J. A. Dieudonne 

sin dans l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros, puis étudie la sculpture et l’art de la médaille dans celui du statuaire François-Joseph Bosio. Inscrit à l’École des beaux-arts depuis 1816, il remporte un deuxième grand prix de gravure en médailles en 1819. Dès l’année suivante, il participe au Salon en exposant des médaillons et des bas-reliefs dont les sujets vont du thème historique au portrait. Désireux d’obtenir le prix de Rome de sculpture avant d’avoir atteint l’âge limite, il monte une dernière fois en loge, mais tombe gravement malade, ce qui l’oblige à abandonner. À partir de 1824, l’artiste n’expose plus au Salon que des sculptures, bustes en marbre de personnalités ou groupes en plâtre aux sujets puisés dans la mythologie et l’histoire antique. Durant sa scolarité, Dieudonné a appris à exécuter des modèles en terre cuite pour préparer ses compositions. Bien souvent, ces premières pensées, équivalant à l’esquisse en peinture, n’aboutissaient pas forcément à des œuvres sculptées dans leur forme, leur taille et leur matière définitives. 

Probablement modelé dans les dernières années d’études de Dieudonné ou peu de temps après, un petit groupe en terre représentant Hercule et Alceste ne semble pas, à notre connaissance, avoir donné lieu à une œuvre plus ambitieuse. Si Hercule, célèbre demi-dieu aux douze travaux, est un personnage souvent représenté en sculpture depuis l’Antiquité, l’épisode où le héros vient sauver Alceste des Enfers est généralement l’apanage des peintres. Alceste, princesse grecque de Thessalie, avait épousé Admète, le roi de Phères. Lorsque ce dernier fut mortellement mordu par un serpent, Alceste accepta par amour d’échanger sa vie contre la sienne. Le sujet de la sculpture, tiré de la tragédie d’Euripide Alceste, montre Hercule qui, touché par ce sacrifice, descend aux Enfers et ramène la jeune femme à son époux. L’œuvre met l’accent sur le contraste entre la musculature virile du surhomme et le corps sans vie d’Alceste qui à cet instant n’est plus que l’enveloppe informe d’un esprit. Dieudonné s’inspire assez directement de la composition d’un tableau de Joseph Franque sur le même sujet exposé au Salon de 1806. Cette œuvre disparue dans l’incendie du château de Meudon en 1871 est connue grâce à une esquisse conservée au musée de Valence. 

Sculpteur très apprécié sous la Restauration puis pendant la monarchie de Juillet, Jacques-Augustin Dieudonné reçoit de nombreuses commandes officielles ; notamment des bustes de la famille royale pour le château de Versailles et un Alexandre le Grand tenant un lion dont le groupe en plâtre fut exposé au Salon de 1843 avant que le marbre ne soit installé dans le jardin des Tuileries. Plus tard, l’artiste abordera de nouveau la thématique herculéenne avec son Hercule déchirant la robe de Nessus conservé aujourd’hui au Musée percheron à Mortagne-au-Perche dans l’Orne. 

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