Jacques-Raymond BRASCASSAT (1804-1867)

Peintre sous un parasol à Fontainebleau, 1831
Huile sur toile
40,4 × 32,2 cm
Signé et daté en bas à gauche J. R. Brascassat 1831

Vendu

Fils d’un tonnelier bordelais, Jacques-Raymond Brascassat entre en apprentissage à l’âge de douze ans chez un obscur décorateur du nom de Lacaze avant d’intégrer l’école de dessin municipale. Très tôt il rencontre Théodore Richard, un peintre paysagiste ancien élève de Jean-Victor Bertin, qui s’attache à lui et prend en charge sa formation. Ensemble ils se rendent dans l’Aveyron où ils pratiquent la peinture de plein air. Rapidement, le maître incite son élève à gagner la capitale. À son arrivée à Paris, Brascassat rejoint l’atelier de Louis Hersent et se prépare pour le concours du prix de Rome de paysage historique nouvellement créé. Déjà, il fréquente la forêt de Fontainebleau en quête de motifs et s’entraîne pour l’épreuve de l’arbre, passage obligé pour accéder au grand prix. En 1825, Brascassat obtient le deuxième prix derrière André Giroux sur le thème de la chasse de Méléagre. Malgré cet échec relatif, le jeune artiste, dont le talent est remarqué par la duchesse de Berry, reçoit une pension exceptionnelle sur décision du roi et peut financer son voyage en Italie sans se plier aux contraintes de l’Académie. À Rome, Jacques Raymond Brascassat retrouve la nouvelle génération des paysagistes français ; il fréquente Corot et se lie d’amitié avec Léon Fleury. Son travail acharné est récompensé en 1827 lorsqu’il envoie au Salon, depuis l’Italie, quatre tableaux pour lesquels il obtient une médaille de 2e classe. 

De retour en France en 1830, l’artiste fait étape à Toulouse où son ami Théodore Richard est installé. Ce dernier lui prodigue de nombreux conseils dont celui d’intégrer des animaux à ses paysages. Ce genre deviendra peu à peu sa spécialité. Souhaitant se confronter directement à la nature pour travailler, Brascassat retrouve rapidement le chemin des bois de Fontainebleau où il séjourne dans le village de Barbizon. Il devient l’un des premiers et des plus fidèles pensionnaires de l’auberge Ganne où plus tard viendront Jean‑François Millet, Théodore Rousseau et beaucoup d’autres. Seul ou en compagnie d’autres peintres, son matériel sur l’épaule, il arpente les chemins forestiers en quête de motifs. Le sol sableux, les rochers massifs et les hauts arbres lui servent quotidiennement de source d’inspiration. En 1831, l’artiste choisit de poser son chevalet au-dessus d’un creux de terre et de roches. Le sol ocré rougi par le soleil évoque les couleurs de la campagne romaine. Les pierres blanches de calcaire couvertes de mousse prennent des tons bruns et roux dans l’ombre. Dominé par un plateau où trônent trois arbres aux cimes étêtées, l’espace s’ouvre sur un fond de ciel bleu parsemé de nuages cotonneux. Assis sur la droite, sous un parasol, un peintre travaille lui aussi, son carton sur les genoux. Peut-être s’agit-il de Léon Fleury, son ami du séjour romain, ou bien est-ce une projection de lui-même.

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