Henri-Joseph HARPIGNIES (1819-1916)

Sous-bois à Capri, 1850
Huile sur papier marouflé sur toile
26,2 × 33,2 cm
Signé et daté en bas à gauche Harpignies 50 
Localisé en bas à droite Capri

Vendu

Henri Harpignies naît le 28 juillet 1819 à Valenciennes dans une famille de la grande bourgeoisie belge originaire de Mons. S’il aime très tôt dessiner, il ne découvre sa vocation artistique qu’après une première carrière dans les entreprises de son père. C’est finalement un voyage de neuf mois, pendant lequel il traverse la France jusqu’aux Pyrénées, qui le décide à intégrer l’atelier parisien du peintre Jean-Alexis Achard, à l’âge de vingt-sept ans. Avec son maître, il découvre le Dauphiné et les Flandres tout en s’exerçant à la gravure sur cuivre. Voulant s’éloigner des événements parisiens de 1848, il voyage en Allemagne, aux Pays-Bas puis découvre l’Italie en 1850. À Rome, il fréquente la Villa Médicis et ses pensionnaires puis part en direction du sud vers Naples et s’installe sur l’île de Capri. 

Capri, dont l’origine du nom vient soit du grec kapros (sanglier) soit du latin capra (chèvre), a d’abord été une colonie grecque avant de devenir l’un des lieux de villégiature favoris des premiers empereurs romains. Destination touristique populaire pour les visiteurs venant à Naples depuis le début du xviiie siècle, l’île devient un passage obligé pour les peintres depuis la redécouverte de la grotte Bleue en 1826. Henri Harpignies est tellement subjugué par la beauté du site qu’il y réside durant six mois. Là, il noircit ses carnets de dessins et produit de nombreuses aquarelles. Plus rares sont les huiles réalisées pendant ce premier séjour. L’une d’elles, datée de 1850 et localisée à Capri, représente un bosquet. Exécutée sur papier et donc probablement directement sur le motif en plein air, l’œuvre véhicule un sentiment de fraîcheur. Installé à l’ombre des pins, le peintre se confronte à une vue sans perspective. Le ciel bleu sans nuage peine à trouver son chemin entre les branches. Les troncs aux reflets argentés se dressent comme dansant sur le sol de terre et de pierre. Aucun indice, aucune architecture, ni rien de reconnaissable dans le lointain ne nous permet d’identifier l’endroit de l’île où le peintre a choisi ce jour-là de poser son chevalet. 

De retour à Paris, Harpignies expose au Salon de 1853 une toile intitulée Vue prise dans l’île de Capri, golfe de Naples exécutée d’après certains de ses dessins tracés in situ. Il rencontre Corot en fréquentant la forêt de Barbizon et tisse une amitié profonde avec son aîné. Les deux hommes retourneront ensemble en Italie en 1860. Harpignies connaît son premier grand succès au Salon de 1861 avec Lisière de bois sur les bords de l’Allier, puis repart une nouvelle fois vers la Péninsule pour un dernier voyage de trois ans. Cet ultime séjour italien lui inspire encore un grand nombre de peintures qu’il expose au Salon les années suivantes. À partir de 1870, les titres de ses œuvres d’inspiration italienne, qu’elles soient peintes ou dessinées, seront précédés du mot Souvenir.

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