Eduard HILDEBRANDT (1817-1868)

Vue des ruines du temple d’Artémis à Sardes (Turquie), vers 1851
Huile sur toile
25,4 × 35,9 cm
Annoté au revers de la toile E. Hildebrandt † 1868

Né dans la ville de Dantzig, depuis peu rattachée à la Prusse, le peintre Eduard Hildebrandt est de culture allemande. À vingt et un ans, il entre dans l’atelier de ­Wilhelm Krause, un peintre de marine berlinois avec lequel il se forme à l’art du paysage. Après quelques années à ­Berlin et un premier voyage en France en 1841, Hildebrandt vient poursuivre son apprentissage à Paris durant six mois auprès d’Eugène Isabey, un ami de Krause. Chez ce nouveau maître, le jeune artiste pratique l’aquarelle mais apprend également à peindre avec une certaine spontanéité qui donne à ses œuvres achevées un aspect toujours esquissé. De retour en Prusse, Hildebrandt reçoit sa première commande prestigieuse du roi Frédéric-Guillaume IV. Le sujet, une vue de Rio de Janeiro, oblige l’artiste à se rendre au Brésil. Ce premier grand voyage sera suivi de beaucoup d’autres durant lesquels Hildebrandt visite toute l’Europe, de l’Irlande à Madère, en passant par l’Espagne avant de rentrer à Berlin en 1849. 

Moins d’un an et demi plus tard, il reprend la route sur ordre du roi et fait le tour des côtes méditerranéennes. Il découvre alors l’Italie, la Sicile, Malte, la Grèce, l’Égypte, la Palestine, la Syrie et la Turquie. Arrivé en Turquie au cours de l’année 1851, le peintre prend la route jusqu’en Lydie et interrompt son périple dans la ville de Sardes, célèbre pour les vestiges du temple d’Artémis. À cette époque, les ruines de Sardes laissent apparaître principalement des éléments datant de la période romaine même si le site d’origine fut construit au ive siècle avant notre ère par les Grecs. Profitant des couleurs du jour finissant, le peintre saisit son matériel pour brosser en larges touches les deux colonnes antiques toujours dressées qui dominent le paysage. Au loin, les montagnes à la découpe régulière ressemblent à des pyramides égyptiennes. Le ciel bleu parsemé de nuages rougit à l’approche de l’horizon. Plus près de nous, une colonne renversée baigne dans le cours d’eau au bord duquel l’artiste s’est installé pour travailler. 

Peu de temps après un bref passage en Allemagne, ­Hildebrandt visite la Scandinavie, puis entre 1862 et 1864 il entame un véritable tour du monde qui guide ses pinceaux en Inde, en Chine, aux Philippines, en Indonésie et jusqu’au Japon. À son retour, l’artiste expose à Berlin une sélection d’environ trois cents aquarelles et fait publier en 1867 ses souvenirs de voyage. Très tôt admirées outre-Rhin, les œuvres de Eduard Hildebrandt restent mal connues du public français.

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