Camille-Auguste GASTINE (1819-1867)

Tête d’homme, saint Joseph, vers 1863
Huile sur toile
46,2 × 37,8 cm
Annoté au revers de la toile Saint Joseph (tableau de la Ste Famille / couvent St Séverin) / C. Gastine
Provenance : vente après décès de l’artiste, Paris, chez Charles Pillet, 5 et 6 janvier 1869, p. 7 : Saint Joseph (tableau de la Sainte Famille à Nazareth)

Vendu

Camille-Auguste Gastine, après avoir passé cinq ans dans l’atelier du peintre Auguste Hesse, entre à l’École des beaux-arts en 1842 et poursuit sa formation auprès de Paul Delaroche. Deux ans plus tard, le jeune peintre fait ses débuts au Salon et part pour plusieurs mois en Italie où il visite les villes de Gênes, Florence, Rome et Naples. Lors de ce premier voyage, il rencontre Paul et Raymond Balze, deux frères peintres proches de Jean-Auguste-Dominique Ingres. De retour en France, Gastine rejoint l’atelier de François-Édouard Picot. À la demande de la manufacture des Gobelins, il revient à Rome en 1850 pour réaliser des copies et assister les frères Balze chargés par l’Académie de copier les fresques de Raphaël au Vatican. Depuis 1844, Gastine participe régulièrement au Salon où, hormis quelques portraits de commande, les œuvres qu’il expose montrent une évidente prédilection pour la peinture religieuse. En parallèle à ses propres travaux, Gastine collabore avec plusieurs artistes sur de grands chantiers parisiens. En 1853, il assiste Sébastien Cornu à l’église Saint-Séverin puis Hippolyte Flandrin à Saint-Germain-des-Prés à partir de 1856. Lié depuis l’adolescence avec le peintre Savinien Petit, Gastine reçoit par son intermédiaire des commandes de cartons pour des vitraux d’églises. Malgré son statut d’assistant sur des projets d’envergure auxquels son nom n’est jamais directement associé, le peintre est remarqué par Ingres qui le félicite et sollicite pour lui des commandes officielles. En 1862, l’Académie lui décerne un prix pour sa contribution aux travaux de l’École. 

Préparant sa participation au Salon de 1863, Camille-Auguste Gastine travaille à deux nouvelles peintures religieuses : La Nativité de la Vierge et L’Enfance de Jésus à Nazareth. Ces deux œuvres lui valent une mention du jury et la seconde est même acquise par l’État pour l’église Saint-Séverin à Paris. La toile représente Joseph et Marie entourant Jésus. Après la mort du peintre en 1867, deux ventes sont organisées pour disperser le contenu de son atelier, l’une en juin 1867 et l’autre en janvier 1869. Le livret de cette dernière liste soixante-treize peintures et cinquante et un dessins sans les numéroter. Parmi les œuvres peintes, on trouve de nombreuses études dont un Saint Joseph pour La Sainte Famille à Nazareth. Ce portrait d’une grande puissance représente le saint homme de profil. Il porte une imposante barbe grise et une tunique rose couvre ses épaules. Se détachant sur un fond bleu-vert, la figure évoque celle des prophètes de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine. La toile de L’Enfance de Jésus à Nazareth semble avoir totalement disparu et rares sont les œuvres peintes de Gastine qui nous sont parvenues. L’étude pour ce saint Joseph apparaît comme l’un des seuls témoignages du talent pictural de son auteur dont le rôle d’éternel second a plongé le nom dans l’oubli.

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