Achille DEVÉRIA (1800-1857)

Portrait de Céleste Motte, épouse du peintre, vers 1832
Mine graphite sur papier
52,6 x 39,7 cm
Signé en bas à droite ADevéria

Céleste Motte (1812-1879), fille de l’imprimeur et lithographe Charles Motte, grandit entourée par les artistes et les écrivains qui travaillent avec son père. Enfant elle pose devant les peintres, les graveurs et les sculpteurs fréquentant l’imprimerie. En 1825, alors que Céleste n’a que treize ans, un jeune artiste qui fournit des dessins à son père, Achille Devéria, fait pour la première fois son portrait. Le dessinateur et son modèle se revoient souvent, tombent amoureux et se marient quatre ans plus tard. Achille Devéria est l’aîné d’une famille d’artistes ; son frère Eugène vient de remporter un immense succès au Salon de 1827 avec sa Naissance d’Henri IV, tandis que sa jeune sœur, Laure, montre déjà des dispositions pour la peinture de fleurs. L’année de leur mariage, Achille fait éditer une série de dix-huit planches lithographiques intitulée Les Heures du jour, illustrant par une succession de portraits féminins les toilettes à porter en fonction de chaque heure de la journée d’une Parisienne. Céleste lui sert là encore de modèle pour plusieurs de ces lithographies. 

Rue Neuve-Notre-Dame-des-Champs, le couple partage sa maison-atelier avec Eugène et Laure Devéria. Là, Céleste prend une nouvelle fois la pose pour son mari : assise dans un fauteuil au dossier de bois richement décoré, elle porte une robe sombre de satin garnie de nœuds et bordée de dentelles. Sa coiffure, très élaborée, évoque celle des princesses médiévales que l’on trouve dans les livres romantiques pour lesquels Achille fournit des illustrations. Le menton retenu par sa main droite, la jeune femme tourne la tête vers une table où sont disposés un portrait encadré et une boite en forme d’œuf montée sur un piètement en bronze. Sur cette feuille de grand format, Devéria montre l’étendue de son talent de dessinateur en rendant avec justesse le soyeux des étoffes par croisement resserré des traits de son crayon. Portraitiste reconnu et apprécié, Achille reçoit tous les membres des cercles romantiques, Balzac, Hugo, Mérimée ou Franz Liszt et fige sur le papier leurs traits pour l’éternité. 

Après la mort de son père en 1836, Céleste Devéria rachète les presses de l’atelier lors de la vente judiciaire de son matériel et reprend la direction de l’imprimerie pour laquelle elle reçoit l’agrément l’année suivante. À la fin des années 1840, Achille Devéria est nommé directeur du département des Estampes de la Bibliothèque nationale et conservateur adjoint du département égyptien au Louvre. Le couple aura plusieurs enfants dont Théodule Charles, né en 1831, futur égyptologue et Sara née en 1838, qui épousera le peintre paysagiste Paul-Alfred Colin.

Retour en haut