Marius PERRET (1851-1900)

Rochers de Kabylie, vers 1884-1886
Huile sur toile marouflée sur carton
22 x 38 cm
Signé en bas à droite Marius Perret

Vendu

Marius Perret, qui a grandi à Moulins dans l’Allier, dé- bute à dix-huit ans des études de médecine puis s’inscrit en parallèle à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Alexandre Cabanel. Reçu au concours pour l’externat de la faculté de médecine en 1873, il n’ira cependant pas au terme de sa formation. À la même époque, il commence à collaborer avec différents éditeurs en réalisant des dessins d’illustration. En 1884, Marius Perret décide de quitter la France pour visiter l’Afrique du Nord et arrive en Algérie où il rencontre le jeune peintre Étienne Dinet. Durant les trois années qui vont suivre, il parcourt cette région en s’enfonçant dans le désert du Sahara, des montagnes de Kabylie à Laghouat, et du Mzab jusqu’au territoire des Châamba.

La Kabylie est une région montagneuse située à l’est d’Alger. Bordée par la Méditerranée au nord et les hauts plateaux au sud, elle offre pour le jeune artiste des paysages sans comparaison avec ceux qu’il a pu croiser en France. Arpentant les hauteurs, chargé de tout son matériel de peintre, Per- ret s’arrête un instant pour admirer la vue. Après avoir posé son chevalet et saisi ses pinceaux, il peut tracer les montagnes qui s’étendent jusqu’à l’horizon, les faisant passer de l’ocre au bleu avant de les laisser se perdre dans le ciel. À quelques mètres, un âne minuscule esquissé en quelques touches de brun ne rompt en rien l’impression d’immuabilité silencieuse de cette œuvre que l’artiste a choisi de titrer Rochers de Kabylie.

De son voyage qui s’achève en 1886, Perret rapporte un grand nombre de dessins et d’esquisses. Certaines des toiles sont exposées et récompensées à l’Exposition universelle de 1889. Dès la fin de l’année suivante, il décide de regagner l’Afrique et rejoint à ses frais l’expédition du colonel Alfred Dodds au Sénégal. En l’absence de médecin pour accompagner la mission, sa formation médicale s’avère d’une grande utilité. Ce nouveau périple lui inspire une œuvre intitulée Le Départ des pirogues pour la pêche à Guet N’dar au Sénégal grâce à laquelle il obtient une médaille au Salon des Artistes français en 1892. L’œuvre acquise par l’État est aujourd’hui conservée au musée d’Orsay. La même année, Marius Perret est nommé peintre de la Marine et des Colonies. Son dernier voyage en 1900 l’éloigne de l’Afrique et le pousse vers l’Asie où il est emporté par la fièvre à son arrivée sur l’île de Java. L’artiste n’a que quarante-huit ans. L’Exposition universelle de 1900, à titre posthume, montra un diorama de Djibouti réalisé d’après ses maquettes. Le Salon des peintres orienta- listes organisa, deux ans plus tard, une rétrospective de son œuvre au Grand Palais.

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