Hippolyte LAZERGES (1817-1887)

Plage en Algérie, 1879
Huile sur carton
27,5 x 42,5 cm
Signé, daté et localisé en bas à droite Hip Lazerge 79

En cours d’acquisition par la Fondation Custodia

Hippolyte Lazerges, fils d’un boulanger de Narbonne, passe son enfance dans le sud de la France. Son goût pour les arts est déjà présent lorsqu’à treize ans il accompagne son père à Alger. Durant les huit années suivantes, le jeune homme, qui assiste à la conquête de l’Algérie par les armées de Louis-Philippe, s’exerce au dessin. En 1838, contraint de se soumettre à la conscription, il revient en France avant d’être rapidement libéré de ses obligations. Malgré l’insistance de son père, il refuse de rentrer en Algérie et décide de s’installer à Paris pour se former au métier de peintre. À cette fin, il entre d’abord dans l’atelier du sculpteur David d’Angers avant de rejoindre celui du peintre François Bouchot. Très rapidement, Lazerges fait ses premiers envois au Salon avec des œuvres dont les sujets alternent entre thèmes orientalistes et religieux. Si l’artiste connaît une certaine recon- naissance, ses toiles se vendent difficilement. Lourdement endetté, il doit solliciter des commandes de l’État et organiser plusieurs ventes aux enchères de ses œuvres. En 1861, affaibli par des problèmes de santé, il décide de retourner en Algérie avec sa famille, sans pour autant cesser de participer au Salon. Son fils, Paul, suit la vocation paternelle et expose également à partir de 1867.

Les paysages purs sont excessivement rares dans l’œuvre d’Hippolyte Lazerges et pourtant c’est bien son paraphe que l’on retrouve au bas d’une marine peinte sur carton en 1879. Installé sur une plage située aux environs d’Alger, le peintre dut être saisi par la monumentale présence d’un groupe de rochers. À l’approche du rivage, la mer, frappant ces écueils de pierre rouge, se transforme en une dentelle d’écume blanche. La côte aiguisée sur la droite se perd au loin, dominée par un ciel vaporeux sur lequel les nuages semblent danser. Cette année-là, Hippolyte Lazerges envoie au Salon une toile très narrative intitulée Le Derouïch’ du café Mohamed-Chérif et peint au moins treize autres tableaux à sujets orientalistes. Si les paysages peuvent apparaître en arrière-plan de certaines de ces compositions, ils ne sont habituellement jamais exempts de figures. Ce bord de mer en Algérie semble pour- tant n’avoir servi de décor pour aucune composition connue.

Jusqu’à sa mort en 1887, le peintre ne cesse jamais de travailler et expose aux côtés de son fils des toiles inspirées par l’Algérie. Ses œuvres sont visibles dans de nombreux musées français dont celui de Narbonne, sa ville natale, ou au musée d’Orsay, mais également dans de nombreuses églises et notamment à Orléans. Après 1894, Paul fera précéder son prénom de ceux de son père, s’inscrivant désormais dans les registres du Salon sous le nom de Jean-Hippolyte Paul Lazerges.

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