Laissez venir à moi les petits enfants, vers 1820
Huile sur toile
32,4 x 40,8 cm
À vue : 30,9 x 37,4 cm
Signé du monogramme en bas à gauche LH
Provenance : légué par l’artiste à son élève Juliette de Bourge en 1860
Bibliographie : Anne-Marie de Brem, Louis Hersent 1777-1860. Peintre d’histoire et portraitiste, Paris, Éditions Paris Musées, 1993, n° 121, indiqué comme non localisé
Vendu
Après s’être formé dans les ateliers de Jacques-Louis David et Jean-Baptiste Regnault, Louis Hersent échoue au concours de peinture de l’Académie et n’obtient qu’un second Prix de Rome en 1797 sur le sujet de La Mort de Caton d’Utique. Peintre d’histoire reconnu et portraitiste recherché, il participe régulièrement au Salon entre 1802 et 1831. Les œuvres qu’il expose sous l’Empire puis sous la Restauration abordent des sujets puisés dans la littérature antique (La Métamorphose de Narcisse, Achille se séparant de Briséis), contemporaine (Atala mourant dans les bras de Chactas, Las Casas malade soigné par les sauvages) et biblique (Ruth et Booz). Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1822, il prend trois ans plus tard la succession d’Anne-Louis Girodet comme professeur à l’École des Beaux-Arts. En 1821, le peintre épouse l’artiste Louise Mauduit avec laquelle il ouvre un atelier privé réservé aux femmes dans leur domicile parisien du 22 rue Cassette.
Au cours des années, de nombreuses jeunes femmes viennent s’inscrire pour se former et recevoir les conseils du couple. C’est le cas de Louise Adélaïde Desnos, qui prendra plus tard la direction de l’école, mais également de Juliette de Bourge née Destailleur, une miniaturiste. Cette dernière, qui dut rester durablement proche de ses maîtres, fait partie des quelques élèves que Louis Hersent souhaita distinguer dans son testament : « Je lègue à notre chère élève Mme de Bourge, une esquisse peinte représentant Jésus-Christ qui dit : Laissez venir à moi les petits enfants ». Cette toile inédite, mention- née comme non localisée, sous le numéro 121 du catalogue de l’exposition consacrée à Louis Hersent en 1993 au musée de la Vie romantique à Paris, vient d’être redécouverte. Très finement exécutée malgré son statut d’esquisse, cette toile ne semble jamais avoir été répétée en grand format. Son sujet, tiré de l’Évangile selon Matthieu dans le Nouveau Testament, est traité par le peintre dans un style aussi détaillé que coloré. Le Christ est entouré de huit des apôtres et d’une foule d’enfants accompagnés par leurs mères. Ce groupe d’une vingtaine de figures est resserré au premier plan à la manière d’un bas-relief et se détache sur un fond de paysage aux accents légèrement exotiques.
Le musée des Beaux-Arts d’Orléans conserve un portrait de Romain de Bourge, architecte et époux de Juliette, peint par Louis Hersent en 1846 qui peut attester de la proximité des deux couples. Louis et Louise Hersent décèdent respectivement en 1860 et 1862. Ils reposent ensemble à Paris au cimetière du Père-Lachaise où leur sépulture est ornée d’un médaillon en marbre blanc et de sculptures en bas-relief re- présentant les deux artistes et certaines de leurs œuvres.