Ary SCHEFFER (1795-1858)

Jeune femme assise dans l’herbe, vers 1825
Huile sur toile
33 x 24 cm
Signé en bas à gauche A. Scheffer

Vendu

Né à Dordrecht en Hollande, Ary Scheffer grandit dans un foyer d’artistes; son père est peintre et graveur, sa mère miniaturiste et ses frères Henry et Arnold deviendront res- pectivement peintre et critique d’art. À la mort de son père en 1809, il vient s’installer à Paris et entre dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin. Âgé de dix-sept ans, il expose pour la première fois au Salon en 1812. Rapidement, ses œuvres rencontrent le succès public et attirent sur lui l’attention du duc d’Orléans, futur roi Louis-Philippe, qui lui confie l’éducation artistique de ses enfants. Ses œuvres illustrent tour à tour les grands sujets historiques ou littéraires développés sur des toiles monumentales et des scènes de genre anecdotiques peintes dans des formats plus intimistes. À l’occasion du Salon de 1824, Ary Scheffer ne présente pas moins de quinze peintures, dont une dizaine de petits et moyens formats aux thèmes sentimentalistes et aux titres évocateurs : La Pauvre femme en couche, Les Enfants égarés, L’Enfant malade, Jeune fille à genoux auprès d’un tombeau, etc. Diffusées grâce à la lithographie, ses compositions deviennent rapidement très populaires.

Dans les années 1820 et 1830, Ary Scheffer réalise une série de petites toiles d’esprit romantique où des figures féminines isolées sont confrontées à la nature. C’est le cas par exemple de La Plainte de la jeune fille qui, inspirée d’un poème de Schiller, montre une adolescente aux longs cheveux blonds, pleurant, assise sur un rocher face à la mer déchaînée. Composition inédite, la Jeune femme assise dans l’herbe est construite par le peintre dans la même verve. Inscrite dans un format vertical, la scène représente une jeune femme, vêtue d’une robe rouge brodée d’or et d’un chemisier blanc, étendue au creux d’un paysage de sous-bois parsemé de fleurs. Ses cheveux bruns, retenus par une chaîne en or et un foulard noué, lui donnent l’aspect d’une princesse médiévale. L’artiste n’a laissé aucun indice permettant d’identifier un su- jet précis ou une source littéraire. Le décor, traité avec rapidité par touches colorées juxtaposées, évoque l’art spontané des paysagistes romantiques tels que Paul Huet et Richard Parkes Bonington.

À la veille des évènements de 1830, le 17 juillet, Scheffer fait l’acquisition d’un hôtel particulier récemment construit rue Chaptal dans le quartier de la Nouvelle Athènes, pour y installer son atelier. Après avoir pris une part active aux combats des Trois Glorieuses, le peintre, déjà proche des Or- léans, se voit largement favorisé par le nouveau régime qui lui passe des commandes aussi nombreuses que prestigieuses. À la chute de Louis-Philippe, Scheffer refuse de servir Napoléon III et cesse d’exposer au Salon après 1846.

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