Auguste FRANÇOIS, dit Auguste FRANCOIS TALMA (vers 1787-1812)

Autoportrait, 1809 
Pierre noire sur papier
18 x 15 cm 
Signé et daté en bas à gauche Talma / 1809

Vendu

Auguste François est le fils puîné d’Anne-Gertrude Talma, la sœur du célèbre tragédien François-Joseph Talma (1763-1826) et de Jean-Claude François. Élevé par son oncle maternel qui n’a pas de descendant, Auguste prend le patronyme de ce dernier. Souhaitant devenir artiste, il fréquente quelque temps l’atelier de David. Là, il rencontre Ingres pour lequel il prend la pose avant le départ de ce dernier pour l’Italie. Choisissant finalement de suivre la vocation de navigateur, le jeune Talma s’engage dans la marine avant de mourir tragiquement lors d’un combat naval sur Le Rivoli au large de Venise en février 1812.

L’œuvre artistique d’Auguste François Talma semble aujourd’hui presque totalement disparue et impossible à étudier. Certains ouvrages le citent brièvement sans mentionner aucune de ses peintures. Seul le musée de la bibliothèque de Péronne montrait, jusqu’en 1914, quelques toiles, quelques gouaches et une douzaine de dessins représentant les allures d’un vaisseau de guerre. Malheureusement, l’ensemble de ces œuvres fut irrémédiablement détruit pendant la Première Guerre mondiale. Une autre peinture, intitulée Navire, vendue le 23 octobre 1992, complète ce maigre corpus et conforte l’image d’un Talma ayant réussi à associer ses deux passions en devenant peintre de marine.

La découverte récente d’un autoportrait dessiné en 1809 permet de faire un pas supplémentaire dans l’étude de ce peintre. Fier et avenant, Talma se représente en buste de trois-quarts portant une chemise largement ouverte sur la poitrine. Coiffé à la mode de l’époque avec des favoris, il porte selon une coutume répandue chez les marins une boucle d’oreille. Sa physionomie générale − ses traits fins, sa chevelure bouclée, la forme de son menton et l’anneau fixé à son oreille − correspond bien à celle du modèle ayant posé pour le tableau d’Ingres connu sous le titre Portrait du neveu de Talma. Ingres mentionne l’existence de ce portrait dans ses cahiers comme Talma neveu puis comme Jeune Talma. La vente après-décès du tragédien et oncle du modèle mentionne également la toile. Le portrait peint, conservé aujourd’hui au musée du Louvre, était réapparu dans une collection privée en 1916. Si son autographie s’est vue contestée, notamment par Hélène Toussaint en 1985, celle-ci sera peut-être finalement renforcée par la découverte de ce dessin inédit.  

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