Joseph BLANC (1846-1904)

Vendu

Nu aux pistolets, vers 1871
Pierre noire et craie blanche
55,6 x 38,2 cm
Signé et dédicacé en bas à gauche : a mon ami Thomas – Joseph Blanc

Vendu

Joseph Blanc est né à Montmartre en 1846, commune alors encore indépendante de la capitale. Inscrit à l’École des Beaux-arts à partir de 1862, il fut l’élève d’Émile Bin puis d’Alexandre Cabanel. Dès 1864, il participe au Salon avec une œuvre intitulée La Première faute, sur le thème du péché originel. L’année suivante, il atteint la phase finale du concours pour le Prix de Rome mais échoue. En 1866, il termine second puis est enfin vainqueur en 1867 sur le sujet du Meurtre de Laïus par Œdipe. Cette composition qui mêle corps nus aux musculatures noueuses et chevaux, le fait déjà qualifier de néo-maniériste et annonce ses œuvres les plus célèbres tout en préfigurant La Bataille de Tolbiac qu’il peindra pour les décors du Panthéon. Pensionnaire de l’Académie de France à la Villa Médicis, l’artiste peut découvrir les œuvres de Michel-Ange et des peintres du XVIe siècle italien dont l’influence marquera l’ensemble de son œuvre.

Dans le coin supérieur droit de sa feuille, l’artiste a esquissé une figure masculine acéphale. Sans doute réalisée au cours d’une séance d’après le modèle vivant, sa pose s’inspire de celle d’un antique ou de l’un des ignudi de Michel-Ange. Cette première étude modeste, laissée inachevée, est reprise sur le reste de la feuille pour en occuper toute la surface. Jambes croisées, l’éphèbe nu, assis sur un bloc d’atelier, tourne la tête vers la droite. Tracée à la pierre noire, sa physionomie athlétique relevée de craie blanche semble s’échapper de la feuille tel un trompe-l’œil de bas-relief. Le dessinateur quitte l’exercice en armant son modèle de deux pistolets et d’une épée qui lui donne des airs de corsaire. Devenu œuvre, le dessin est dédicacé à « Mon ami Thomas ». Le destinataire doit être le lauréat du grand prix d’architecture, Albert-Félix-Théophile Thomas (1847-1907).  Arrivé à la Villa Médicis en 1871, le jeune architecte peut se lier à Joseph Blanc qui effectue sa dernière année de pensionnat à Rome.

De retour à Paris, fort du succès rencontré par son Persée envoyé depuis Rome en 1870, Joseph Blanc reçoit de nombreuses commandes dont la plus prestigieuse reste son cycle de peintures pour le Panthéon. Devenu l’un des principaux peintres décorateurs de la IIIe République, c’est à lui que l’on confie la réalisation des cartons pour l’immense céramique qui orne encore aujourd’hui la façade du Grand-Palais inauguré pour l’Exposition universelle de 1900.