Dauphin-Amable PETIT, dit AMABLE (1846-1916)

Vendu

La Grande salle du palais, 1903
Maquette de décor pour l’opéra Hérodiade de Massenet
Gouache et aquarelle sur carton
40 x 55 x 50 cm
Signé du cachet de l’artiste au revers des différents plans

Vendu

C’est en 1877 en Italie, que Jules Massenet a l’idée d’adapter pour l’opéra Hérodias, l’un des Trois contes de Gustave Flaubert publié cette année-là. L’action, qui se passe à Jérusalem au début du Ier siècle, retrace la mort de Jean le Baptiste, victime de la vengeance d’Hérodiade. L’œuvre composée sous le nom d’Hérodiade doit être créée simultanément en italien à la Scala de Milan et en français à l’Opéra de Paris. Massenet achève la partition et l’orchestration à la fin de l’été 1880, mais l’œuvre est refusée par le directeur de l’Opéra qui juge son livret mal conçu. Finalement montée dans sa version française au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, Hérodiade connaît un immense succès dans sa version italienne partout en Europe. C’est dans cette langue qu’elle sera jouée pour la première fois à Paris en 1884 au Théâtre-Italien. Massenet devra attendre le 2 octobre 1903 pour finalement entendre Hérodiade dans sa version originale à Paris au théâtre de la Gaîté et non à l’Opéra, pourtant commanditaire de l’œuvre. Pour cette nouvelle version de la mise en scène, le directeur du théâtre confie à Amable la conception des décors. L’artiste, au parcours atypique, fut selon certaines sources acteur et mime dans différents théâtres parisiens avant de se former au métier de décorateur auprès d’Henri Robecchi au milieu des années 1860. Il crée pour Hérodiade sept tableaux différents. Le dernier d’entre eux constitue le second décor du quatrième acte. Décrit comme La grande salle du palais, c’est au pied de ses colonnes que se joue le dénouement de l’histoire. Divisé en quatre plans et un rideau de fond, l’espace scénique se veut grandiose. Peint à l’imitation de marbres ocre et rose veiné, les murs et les bas-reliefs s’enchaînent pour s’ouvrir sur un paysage masqué derrière un immense portique à chapiteau corinthien orné d’aigles impériaux. À son immense regret, Jules Massenet qui décède en 1912 ne verra jamais son Hérodiade jouée sur la scène de l’Opéra Garnier. Le public pourra lui la redécouvrir à l’occasion de sa reprise en décembre 1921, sous la direction de Philippe Gaubert. Les décors seront alors l’œuvre de Georges Mouveau.