Jules ETEX (1810-1889)

Télésilla, dame d’Argos, 1841
Huile sur toile
130 x 93 cm
Signé en bas à gauche J.ETEX
Exposé au Salon de Paris en 1841 et au Salon de Nantes en 1845

Vendu

Au Ve siècle avant J.-C., selon Plutarque, la ville d’Argos fut attaquée par les armées spartiates du roi Cléomène. Le premier assaut sanglant ayant causé la perte de tous les hommes valides d’Argos, la légende raconte que Télésilla, une poétesse native de la ville, encouragea les femmes à se revêtir des armures de leurs époux, ce qui provoqua la surprise et la fuite de l’armée adverse. Dès lors, pour célébrer cette victoire, une fête fut instituée durant laquelle hommes et femmes échangeaient leurs vêtements et une statue fut érigée en l’honneur de Télésilla dans le temple d’Aphrodite.

L’héroïne de ce fait glorieux servit de modèle à Jules Etex pour son tableau qui fut longuement commenté dans le journal L’Artiste à l’occasion du Salon de 1841. Le peintre s’inspire de la description faite par Pausanias d’une statue représentant la poétesse se coiffant d’un casque militaire avec des livres à ses pieds. Télésilla, pensive, se tient debout accoudée à une colonne gravée de quelques lignes en grec et sur laquelle sont posés un casque et des feuillets. Un village côtier et la mer Égée évoquent l’antique cité grecque d’Argos à l’arrière-plan de la composition.

Le peintre représenta ce tableau quatre ans plus tard au Salon de Nantes de 1845. L’esprit ascétique et sans emphase de l’œuvre précède de plusieurs années, en l’annonçant, le style néo-grec de peintres tels que Jean-Léon Gérôme, Charles Gleyre ou Henri Picou. Malgré de nombreuses participations au Salon, Jules Etex, ancien élève d’Ingres et frère du sculpteur Antoine Etex, ne parvint jamais véritablement à rencontrer le succès auprès du public. Il fut cependant un portraitiste recherché et participa comme la majorité des peintres de son temps, au concours pour la figure allégorique de la République de 1848.

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