Eugène LAMI (1800-1890)

Hommage à la Malibran, vers 1837
Aquarelle
13 x 10 cm

Vendu

Lorsque, suite à un accident de cheval, Maria Malibran meurt en 1836 à Manchester, l’ensemble de la communauté artistique est en deuil. Son mari Charles-Auguste de Bériot fait rapatrier le corps à Bruxelles et lui fait ériger un imposant mausolée dans le cimetière de Laeken. La tombe est ornée d’un quatrain de Lamartine en guise d’épitaphe. À Paris, Alfred de Musset rédige, en hommage à la célèbre cantatrice, des stances bouleversantes.

C’est probablement à cette même époque qu’Eugène Lami réalise notre aquarelle. Bien que d’un format réduit, cette oeuvre montre la virtuosité de l’aquarelliste. La Malibran y est représentée telle un génie ailé, s’envolant vers le ciel une lyre à la main. La composition s’inspire d’une oeuvre de Prud’hon, « L’Âme brisant les liens qui l’attachent à la terre » peinte en 1821. Eugène Lami, qui fut l’élève d’Horace Vernet et l’ami de Géricault, apprit l’aquarelle du peintre anglais Richard Parkes Bonington. Proche de la famille d’Orléans et des célèbres Rothschild, Lami fréquenta les cercles artistiques et littéraires de tous les régimes qui se sont succédé durant sa longue carrière (il mourut à quatre-vingt-dix ans).

En 1883, l’artiste chargé d’illustrer les oeuvres de Musset fit graver cette aquarelle par Adolphe Lalauze, pour accompagner les vers de la XXVIIe stance du poème titrée « A La Malibran » :

Et, puisque tôt ou tard l’amour humain s’oublie,
Il est d’une grande âme et d’un heureux destin
D’expirer comme toi pour un amour divin !

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