Léon COGNIET (1794-1880)

Le jeune tambour Matreau, 1824
Étude pour La prise de Logroño
Mine de plomb sur papier
27,5 x 40 cm
Titré et monogrammé en bas à gauche

Vendu

La prise de Logroño est l’un des épisodes glorieux de l’armée napoléonienne pendant la guerre d’Espagne. Le 2 juin 1808, un bataillon de l’armée d’Espagne prend d’assaut la ville de Logroño. Cet épisode rarement illustré connaît sa part de légende. Les gazettes évoquent le comportement héroïque d’un jeune tambour nom­mé Matreau. Âgé de quatorze ans, celui-ci aurait franchi les murs de la ville, sous les tirs des Espagnols, sans cesser de battre la charge, ouvrant un passage aux soldats et leur offrant la victoire.

Léon Cogniet est l’un des très rares artistes à avoir illustré cet épisode. Le peintre, qui s’est formé dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin, reçoit le Grand Prix de Rome en 1817 et part pour cinq ans en Italie. Dès son retour, il connaît un large succès et reçoit un grand nombre de commandes officielles sous la Restauration. En 1824, il expose au Salon deux toiles de très grand format qui lui valent tous les honneurs: Scène du mas­sacre des innocents, et Marius sur les ruines de Carthage. Cette même année, il présente un troisième tableau de dimensions plus modestes qui passe presque inaperçu. Le sujet en est la prise de Logroño.

Logrono RVB

Notre dessin est une étude pour le personnage principal de la scène, le jeune tambour Matreau. Revêtu du costume des fantassins de l’armée impériale, il maintient ouvertes les portes de la ville tout en continuant de battre la charge avec son tambour. Dans l’oeuvre définitive, ce personnage est déporté sur la droite de la com­position tel un détail anecdotique. Cependant, l’ensemble des lignes convergeant vers lui, il est le véritable sujet de l’oeuvre: petit de taille mais primordial pour la victoire. Commandé par l’État pour décorer l’une des salles de l’Hôtel de Ville de Paris, à l’occasion de la fête donnée pour l’armée d’Espagne le 15 décembre 1823, il est finalement offert par la ville au duc et à la duchesse d’Angoulême. Installée dans leur château de Villeneuve-l’Étang près de Saint-Cloud, l’oeuvre est depuis considérée comme disparue et n’est connue que grâce à une gravure.

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