Auguste COUDER (1790-1873)

Ève, vers 1822
Pierre noire et craie blanche sur calque
19 x 27,5 cm
Signé au verso

Vendu

Ce corps de femme nue, allongée, les yeux clos, s’abandonnant aux regards, est dû au crayon du peintre Auguste Couder. Né en 1790, l’artiste suivit les enseignements de Jean-Baptiste Regnault puis de Jacques- Louis David et débuta sa carrière au Salon de 1814 avec un tableau illustrant la mort du général Moreau (cf. N°2). En 1820, la Maison du Roi lui commande pour la somme de six mille francs un tableau dont le sujet sera Adam et Ève. La composition définitive s’inspire du quatrième livre du Paradis perdu de Milton. On peut y voir deux anges, Uriel et Zéphon, arrivant par la gauche pour chasser Satan venant de reprendre forme humaine. Dans la partie basse de la composition, Adam et Ève, allongés l’un contre l’autre, endormis, ne peuvent voir la scène qui se déroule derrière eux.

Couder Adam et eve Gravure RVB

Notre dessin est préparatoire pour la figure d’Ève. Cette étude à la pierre noire et craie blanche sur papier ne diffère que très peu du modèle final. Le bras gauche est légèrement plus relevé; le visage presque de trois-quarts et légèrement incliné vers l’arrière, suggère plus l’extase que le sommeil. Nous savons que Couder a beaucoup hésité dans le choix de la composition. Plusieurs dessins montrent Ève tour à tour assise, redressée puis de plus en plus allongée.

Exposé au Salon de 1822, le tableau ne reçut pas un très bon accueil. Les critiques, soulignant principale­ment les défauts de composition de l’oeuvre, ne laissaient que peu de place aux éloges. Seul le groupe du pre­mier plan représentant Adam et Ève eut droit à des commentaires positifs. Présenté successivement au musée du Luxembourg puis à Versailles, le tableau fut déposé par l’État au musée de Roubaix en 1873. L’inventaire de 1979 a malheureusement mis en évidence la disparition de cette oeuvre. Nous connaissons cependant la composition grâce à la gravure d’Étienne-Achille Réveil.

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