Jacques-Louis de LA HAMAYDE de SAINT-ANGE, dit SAINT-ANGE (1780-1860)

Vue intérieure du Palais Brongniart, vers 1827
Aquarelle et traits d’encre sur papier
30,5 x 45,2 cm
Signé en bas à droite L St ange

Le premier projet pour la création d’une bourse centralisée à Paris remonte à la période révolutionnaire et devait avoir pour emplacement celui de l’actuelle église de la Madeleine. En 1806, Napoléon décide d’élever à cet endroit un temple à la gloire de la Grande Armée qui sera finalement transformé en église en 1811. L’architecte désigné pour mener les travaux de la Bourse, Alexandre Brongniart, propose alors de déplacer le chantier sur l’emplacement du couvent des Filles-Saint-Thomas. La construction, débutée en 1808, s’interrompt à la mort de Brongniart en 1813. Éloi Labarre, chargé de terminer les travaux, ne modifie pas les plans de l’extérieur de l’édifice conçus par son prédécesseur, mais remanie les aménagements intérieurs. Il confie les décors peints du bâtiment aux peintres Alexandre-Denis Abel de Pujol, Charles Meynier, Auguste Vinchon et Merry-Joseph Blondel, puis fait appel aux sculpteurs Louis-Denis Caillouette et Jean-Baptiste Joseph De Bay pour la création des statues allégoriques. L’architecte Saint-Ange est nommé inspecteur des travaux. Ses dessins conservés aux archives de la Bourse documentent les différentes étapes de cette construction.

Né à Paris en 1780, Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange se forme auprès d’Antoine Vaudoyer avant de rejoindre le cabinet de Charles Percier et Pierre Fontaine qu’il assiste dans leurs différents projets de modernisation de la capitale. Alexandre Brongniart, à cette époque inspecteur du Mobilier impérial, le charge de créer des dessins pour différentes manufactures. Nommé dessinateur au Mobilier impérial en 1810 puis au Garde-meuble de la Couronne en 1816, Saint-Ange fournit des dessins de style néoclassique pour la confection de tapisseries et de tentures. En 1817, il crée les tissus du mobilier de la chambre du Roi au palais des Tuileries pour Louis XVIII puis le tapis de chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris à la demande de Charles X. 

À la fin du chantier de construction de la Bourse en 1825, Saint-Ange réalise plusieurs grands dessins qui témoignent de l’achèvement des travaux. Une vue extérieure du bâtiment qui sera exposée au Salon de 1831 et une première vue intérieure datée de 1827 sont réapparues sur le marché de l’art en 1999. Un troisième dessin inédit complète cet ensemble. Tracée au crayon et à la plume relevée d’aquarelle, cette vue présente la nef de la grande salle des marchés, également appelée « salle de la corbeille ». D’une superficie de presque 600 m2, elle est dominée par sa verrière centrale placée à 28 mètres de hauteur et son plafond à caissons ornés des peintures de Meynier et d’Abel de Pujol. Quelques rares figures d’élégants en costumes du temps donnent l’échelle sans chercher à restituer l’animation et le tumulte de ce haut lieu de la vie parisienne. Aujourd’hui, le palais Brongniart est devenu un lieu de conférence et de congrès qui accueille chaque année le Salon du dessin depuis 2004.

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