Henri LEHMANN (1814-1882)

Portrait d’Atala Varcollier, 1857
Mine de plomb sur papier
37 x 29 cm
Dédicacé, signé et daté en bas à gauche : A son ami – Varcollier – Henri Lehmann – 1857
Bibliographie : M-M Aubrun, Henri Lehmann, catalogue raisonné de l’œuvre, 1984, n° D. 1222 bis

Acquisition par la Maison Chateaubriand

Atala Varcollier est une figure incontournable de l’ingrisme. Née en 1803, elle porte pour prénom celui de l’héroïne la plus célèbre de son parrain, Chateaubriand. Fille de Constantin Stamaty, un ancien agent secret au service de la France révolutionnaire puis consul de France en Italie, elle fut représentée au moins deux fois par Ingres dans son enfance. Selon une tradition établie, elle aurait, à dix ans, servi de modèle pour le visage de l’Odalisque. Quatre ans plus tard, elle est assise devant un piano, entourée de toute sa famille dans l’un des plus célèbres portraits dessinés par Ingres.

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À l’âge de quinze ans elle épouse Michel-Augustin Varcollier, futur conseiller de la préfecture de la Seine en charge des Beaux-Arts. Artiste accomplie, formée dans sa prime jeunesse par Ingres, Atala eut une carrière officielle de copiste et reçut des commandes pour Versailles et plusieurs églises parisiennes. L’auteur de l’Odalisque restera un proche du couple Varcollier comme peut en attester un dernier portrait d’Atala dessiné en 1855. Deux ans plus tard, un autre élève d’Ingres, Henri Lehmann, répète l’exercice. Madame Varcollier est assise face à nous, la tête légèrement inclinée sur le côté ; le haut de sa robe, à la mode du Second Empire, est fait d’un tissu sombre mêlé de ruban clair. L’ensemble dégage une expression de profonde mélancolie. L’image de la jeune fille au piano a cédé la place au portrait d’une épouse et d’une mère. L’œuvre dédicacée à son mari était restée en possession des descendants jusqu’à aujourd’hui. En 1857, Henri Lehmann est un artiste à la notoriété importante. Né en Allemagne, il s’est formé dans l’atelier d’Ingres. Peintre d’histoire et portraitiste recherché, pour lequel Frantz Liszt et Marie d’Agoult ont posé, il ouvre un atelier dans lequel se formeront à leur tour Georges Seurat, Alexandre Séon et Alphonse Osbert.

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