François FLAMENG (1856-1923)

Portrait de Joseph Bouvard (1840-1920),1900
Lavis d’encre et gouache blanche sur papier
49 x 38 cm
Dédicacé en haut à gauche A Monsieur Bouvard
Signé en haut à droite François Flameng 1900

Acquisition par le Petit-Palais, Paris

Joseph Bouvard, dans le giron d’Adolphe Alphand, dirige de 1897 à 1911 les services d’architecture, des promenades, des plantations, de la voirie et du plan de la Ville de Paris. Parallèlement, il participe à l’organisation des Expositions universelles de 1878, 1889 et de 1900. À l’occasion de cette dernière, il se fait tirer le portrait par Eugène Pirou qui photographie les commissaires généraux de l’Exposition. Déjà chevalier, Bouvard est promu la même année grand officier de la Légion d’Honneur.

Toujours en 1900, Joseph Bouvard s’adresse à François Flameng pour le représenter au sommet de sa carrière. Assis sur une chaise à peine évoquée par quelques traits, le bras par-dessus le dossier, le peintre représente l’architecte fixant le vide. Par rapport aux photographies que l’on connaît de lui, Bouvard est reconnaissable à son épaisse moustache, son nez droit et ses cheveux soigneusement peignés. Flameng a d’ailleurs dédicacé le dessin à son modèle. Derrière l’architecte, le peintre place deux célèbres monuments : à gauche le Petit Palais, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, et à droite le Grand Palais, édifié à partir de 1897 et lui aussi ouvert en 1900. Entre les deux palais se trouve l’actuelle avenue Winston-Churchill – à l’époque avenue Nicolas II puis Alexandre III – qui fut percée en 1896 à l’endroit où se trouvait le Palais de l’Industrie construit en 1855. L’œuvre est reproduite en héliogravure dans Le Figaro illustré paru en avril 1900. François Flameng est le fils de Léopold Flameng, un célèbre graveur d’origine bruxelloise. Ayant fui en Belgique pendant la Commune, François continue sa formation, débutée avec son père, auprès d’un ami de la famille : Constantin Meunier. En 1875, il est apprenti chez Jean-Paul Laurens qu’il quitte l’année suivante pour entrer dans l’atelier d’Alexandre Cabanel. François Flameng, qui expose au Salon depuis 1873, reçoit une bourse en 1879 qui lui permet de financer un voyage en Italie. Suite à divers échecs comme décorateur, le peintre se tourne vers le style néo-rocaille et accepte de nombreuses commandes de portrait. Prolifique, il fait plusieurs séjours aux États-Unis durant lesquels il peint la haute société américaine. En Europe il s’attire les grâces de l’aristocratie et du Paris fortuné de la Belle Époque dont les membres lui servent de modèles. Parmi les portraits les plus mémorables de Flameng, ceux de la princesse Zénaïde Ioussoupova, de Dora de Leuchtenberg ou de Madame Gaston Menier restent aujourd’hui les plus connus.

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