Félix ZIEM (1821-1911)

Pêcheur sur la Seine, face à l’Assemblée nationale, 1848
Aquarelle sur papier
17 x 27 cm
Signé et daté en bas à gauche Félix Ziem 1848 

Acquisition par la Fondation Custodia, Paris

Fils d’un émigré polonais d’origine arménienne, Félix Ziem grandit à Dijon où il suit une formation d’architecte. N’ayant pu obtenir de bourse pour continuer ses études à Paris, il décide de rejoindre son frère à Marseille. Après avoir travaillé sur plusieurs chantiers, il change de voie et ouvre une école de dessin sur le Vieux-Port. À vingt-et-un-ans, il quitte la France pour découvrir l’Italie. Il visite Gênes, Milan, Florence puis Venise, qui influencera son œuvre jusqu’à la fin de sa carrière, et enfin Rome en 1842. Cinq ans plus tard, il réalise son premier voyage à Constantinople, autre ville qu’il représentera inlassablement. En 1848, Ziem repasse par Rome avant de regagner la France pour s’installer durablement à Paris. 

La capitale, qui vient d’être la scène d’affrontements ayant mené à la chute de Louis-Philippe, assiste depuis février 1848 à sa troisième révolution et à l’installation d’un nouveau régime. Le 4 mai, la proclamation solennelle de la République est prononcée par l’Assemblée nationale entre les murs de l’ancien palais Bourbon. L’édifice qui symbolise le nouveau centre du pouvoir attire l’attention de Félix Ziem arrivé quelques mois après les évènements.  Depuis son appartement du quai Malaquais, idéalement situé face au Louvre, le peintre peut se promener sur les bords de Seine, traverser un pont et s’arrêter en contrebas du jardin des Tuileries. Là, il trouve un pêcheur et son chien installés au bord de l’eau. Après s’être assis à son tour, l’artiste muni d’une feuille, d’un crayon et de sa boite d’aquarelle, saisit le paysage. Deux barques à fond plat sont attachées sur l’autre rive, dominée par l’imposante architecture qui se reflète à la surface du fleuve. Dans la lumière du petit matin, il ne subsiste aucune trace de l’agitation des mois précédents. Ziem observe la façade néo-classique de l’Assemblée nationale avec la même poésie que, lorsqu’à Rome assis sur les bords du Tibre, il représentait le château Saint-Ange quelques années plus tôt. 

L’année 1849 est marquée par la mort du père de l’artiste. Ziem, qui décide de rester à Paris, ouvre un atelier de dessin et participe pour la première fois au Salon avec trois aquarelles et trois peintures inspirées de ses séjours en Italie et autour du Bosphore. Deux ans plus tard, l’État lui achète un premier tableau intitulé Venise, vue du Palais des Doges. Sa carrière est lancée. 

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