Eugène LAMI (1800-1890)

Vendu

Arthur contemplant le portrait de son père, 1833
Crayon et aquarelle
10,5 x 6 cm
Titré et daté en bas
Provenance : famille Lami de Nozan puis par descendance

Vendu

Un jeune garçon coiffé d’une casquette bleue et vêtu d’une ample veste resserrée à la taille se tient immobile. Accroché sur le mur, au-dessus d’un fauteuil, un petit tableau semble fasciner l’enfant. Réalisée à l’aquarelle sur une feuille de petit format, la scène est complétée par un texte à l’encre : « Arthur contemplant le portrait de son père (une heure entière) 1833 ». Eugène Lami, l’auteur de ce dessin, saisit avec tendresse l’attitude de son jeune neveu âgé de sept ans. Arthur est le fils de son frère aîné, Ernest Lami de Nozan. Même si cela n’est pas explicitement précisé, le portrait d’Ernest doit être de la main d’Eugène. Modèle de cette œuvre dans l’œuvre, le père est également évoqué par son fauteuil laissé vide face à l’enfant.

En 1833, date où il réalise ce dessin, Eugène Lami est déjà un artiste célèbre. Ancien élève d’Horace Vernet puis du baron Gros à l’École des Beaux-Arts, il se lie très tôt d’amitié avec Théodore Géricault dont il partage la passion pour les chevaux. S’il affectionne très tôt la lithographie qui fera de lui un illustrateur prolifique, Lami pratique surtout l’aquarelle qu’il découvre auprès de Richard Parkes Bonington, un jeune artiste romantique anglais de passage à Paris. Malgré quelques grandes toiles à sujets militaires réalisées pour des commandes officielles, c’est comme aquarelliste qu’il s’ex- prime le mieux et restera finalement dans les mémoires. Très proche de la famille d’Orléans, Eugène Lami devient le chroniqueur zélé de la vie mondaine et de la société aristocratique sous la monarchie de Juillet.

Cette proximité avec le pouvoir est sûrement à l’origine de la nomination de son frère comme directeur des lignes télégraphiques aériennes en 1833. Les responsabilités associées à ce nouveau métier nécessitent des absences répétées. Le jeune Arthur doit donc se contenter, pour combler le fauteuil laissé vide, du portrait tracé à l’aquarelle par son oncle. En 1835, Arthur Lami de Nozan accompagne son père qui vient d’être nommé à Toulouse et grandit dans la capitale du Languedoc où il fait ses études. Une fois adulte, il entame une carrière de fonctionnaire en devenant inspecteur des postes et télégraphes à Vesoul.