Eugène LAMI (1800-1890)

Le Relais de poste, 1825
Lavis d’encre sur papier
8,5 x 22,5 cm 
Signé sur le montage en bas à gauche Eugène Lami 1825 

Vendu

L’enfance d’Eugène Lami se déroule sous l’Empire. Impressionné par les revues militaires, il se passionne dès son plus jeune âge pour les uniformes et les chevaux. Il débute sa formation d’artiste auprès d’Horace Vernet, un ami de la famille, avant d’entrer en février 1817 à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier du baron Gros. Chez cet ancien élève de David, il rencontre Paul Delaroche et Richard Parkes Bonington avec lesquels il partage une prédilection pour la technique de l’aquarelle. Parallèlement à ses études, Lami continue de fréquenter son ami Vernet chez lequel il fait la connaissance de Géricault, de Chateaubriand et du duc d’Orléans, futur roi des Français pour lequel il dessine et lithographie en 1820 Le Carrosse du duc d’Orléans sortant des écuries pour assister au baptême du duc de Bordeaux. Deux ans plus tard, Eugène Lami collabore avec Carle et Horace Vernet, puis avec Théodore Géricaultsur plusieurs lithographies. Lami travaille également sur un volume de caricatures intitulé Contretems, dans lequel il exploite avec légèreté son goût pour les scènes équestres. 

La passion de Lami pour les chevaux est visible tout au long de sa carrière. Dès sa première participation au Salon en 1824, il expose, en plus d’une peinture à sujet militaire, plusieurs études de chevaux. L’année suivante, peu de temps avant de partir pour l’Angleterre, il représente au lavis d’encre un relais de poste. La scène, qui se déroule dans une cour entourée de bâtiments, montre un jeune palefrenier s’occupant de renouveler l’attelage d’une voiture. Les relais de poste permettaient aux cavaliers et aux conducteurs de voitures hippomobiles de venir changer leurs bêtes fatiguées contre des chevaux frais. Lami développe son sujet autour des deux équidés qui viennent d’être dételés. Sur la droite, il place une voiture coupée par le bord de la feuille et sur la gauche, deux chevaux de remplacement préparés pour le départ. Deux petits chiens complètent la scène au premier plan. En traçant la figure du palefrenier, l’artiste évoque le souvenir des œuvres de son ami Géricault, décédé un an plus tôt. 

Protégé de la duchesse de Berry sous la Restauration, Eugène Lami passe au service de la famille d’Orléans à partir de 1830. Nommé professeur de dessin du jeune duc de Nemours, l’un des fils de Louis-Philippe, il travaille également pour d’autres commanditaires tels que le baron James de Rothschild ou le prince Anatole Demidoff. Lami réalise pour cet aristocrate d’origine russe quelques peintures et un grand nombre d’aquarelles. Il reprendra la composition du Relais de poste pour orner le centre d’un frontispice d’album aux armes des Demidoff, daté de 1834.

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