Auguste GALIMARD (1813-1880)

Les Trois Maries au sépulcre, 1835
Huile sur panneau
17 x 22 cm
Signé en bas à gauche GALIMARD
Marque au pochoir de la maison Haro au revers du panneau

Acquisition par le musée de Cholet

Auguste Galimard est d’abord l’élève de ses oncles Nicolas-Auguste et Henri-Joseph Hesse avant d’être admis dans l’atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Il se forme également à la sculpture auprès de Denis Foyatier. Pour sa première participation au Salon, Galimard expose deux peintures : Les Trois Maries au sépulcre et Une châtelaine au XVIe siècle. Seule la première de ces œuvres semble avoir retenu l’attention de la critique et Ambroise Tardieu peut écrire à son sujet : « M. Galimard a débuté au Salon par un petit tableau qui donne de son talent les plus flatteuses espérances. Sa peinture des Trois Maries au sépulcre renferme des beautés comme des défauts notables ; citons seulement, parmi les premières, le groupe d’anges qui est admirable d’intention et de dessin. » 

Dans le livret du Salon, Galimard indique comme source le vingt-quatrième chapitre de l’Évangile selon saint Luc. Le premier dimanche qui suivit la crucifixion, la Vierge Marie, accompagnée de Marie-Madeleine et de Marie-Salomé (parfois remplacée par Marie-Jacobé), se rend au lieu du tombeau pour procéder à l’embaumement. À leur arrivée, un ange les attend pour leur annoncer la résurrection du Christ. Dans son tableau, le peintre intègre deux anges au lieu d’un seul. Cette particularité ne lui est cependant pas spécifique, Léon Cogniet faisant de même en 1842 pour les décors de l’église de la Madeleine. L’œuvre de Galimard se divise en deux parties : sur la gauche les envoyés divins, debout sur la pierre, font face au groupe des trois Maries. Marie-Madeleine, reconnaissable à ses longs cheveux blonds, s’est agenouillée ; la Vierge, vêtue de noir, tient un flacon d’onguent ; à droite, la troisième figure féminine drapée de rouge se détache sur un fond de paysage visible derrière la porte du sanctuaire. Acquise par l’État, cette peinture est déposée en 1892 dans l’église de Cholet avant d’être transférée au musée d’Art et d’Histoire de la ville.

Galimard réalise plusieurs études peintes et dessinées en préparation de son tableau. Le musée du Prieuré de Charolles conserve une grande feuille avec mise au carreau, sur laquelle la composition ne montre pas de variations majeures. Le modello peint sur un panneau de petit format présente pour sa part un certain nombre de différences : les anges y sont drapés de blanc et non de bleu ; la Vierge, aux traits plus doux, relève la tête au lieu de l’incliner. En outre, l’ensemble des figures, moins maniérées dans l’étude que dans l’œuvre définitive, se rapproche de l’esthétique ingresque et marque davantage l’influence du maître sur son jeune élève. Galimard participe chaque année au Salon jusqu’en 1851. Pendant la monarchie de Juillet, le peintre reçoit plusieurs commandes de vitraux pour des églises parisiennes dont celle des décors de l’église Saint-Laurent en 1846 qui lui assure une grande renommée. Il développe en parallèle une activité de critique d’art dans des journaux tels que L’Artiste, La Patrie ou La Gazette des beaux-arts sous différents pseudonymes.



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