Antoine Jean-Baptiste THOMAS (1791-1834)

Deux pensionnaires de l’école française à Rome en 1818
Crayon sur papier
15 x 20 cm
Localisé et daté en haut à droite Sur le motif Subiaco 13 juin 1818.
Titré en bas : Thomas peintre d’histoire Deux pensionnaires de l’école française à Rome en 1818 – Michallon Peintre de Paysage
Signé au revers Thomas

Acquisition par la Fondation Custodia, Paris

Autour d’un puits placé au centre de la composition, deux jeunes hommes se sont arrêtés. Le premier sur la gauche, coiffé d’un chapeau, se tient penché au-dessus de la cavité en regardant son ami boire l’eau puisée à l’aide de son tabouret de voyage. Leurs affaires, chapeaux, cannes, carnets et chevalets pliants sont étalées sur le sol. Elles nous informent sur leur qualité de peintre. Le paysage vallonné, tout juste esquissé à l’arrière-plan, est précisé par une annotation en haut à droite associée à une date : nous sommes à Subiaco en 1818. D’autres mentions en partie basse donnent l’identité des deux artistes : « Deux pensionnaires de l’école de France à Rome ». Celui de droite, au pro l enfantin, est Achille-Etna Michallon, paysagiste, premier lauréat du Prix de Rome de paysage un an plus tôt. Son compagnon de voyage et auteur de ce dessin est Jean-Baptiste Thomas, peintre d’histoire et vainqueur du Grand Prix de peinture en 1816.

Durant leur présence à la Villa Médicis, les jeunes artistes français, dont ce séjour italien était la récompense, arpentaient la campagne autour de Rome en quête de motif. À soixante kilomètres de marche de la capitale, Subiaco et son abbaye accrochée à flanc de falaise attiraient les peintres venus de toute l’Europe. Michallon s’y rend régulièrement entre 1818 et 1821 et réalise au moins cinq huiles sur le motif représentant le site ou ses environs. L’artiste qui décèdera prématurément à l’âge de vingt-six ans, peu de temps après son retour d’Italie, apparaît comme un pivot dans l’histoire de la peinture de paysage. Dernier des classiques ayant suivi l’enseignement de Pierre-Henri de Valenciennes et Jean-Vic- tor Bertin, il est également considéré comme le rénovateur d’un genre qui trouvera sa pleine expression chez Corot.

Jean-Baptiste Thomas connaîtra un immense succès à son retour d’Italie en publiant en 1823 un recueil de dessins lithographiés intitulé Un an à Rome et dans ses environs. Illustré d’après ses aquarelles, cet ensemble dépeint la société romaine avec énormément de détails et beaucoup d’humour. On retrouve son ton plaisantin dans cet amusant dessin de voyage sur lequel l’artiste se représente avec autodérision en compagnie de son ami. Pour conserver le souvenir de ce moment partagé, Michallon réalisa une copie sur papier calque du dessin de Thomas qu’il colla dans l’un de ses carnets de voyage. Cette seconde feuille est aujourd’hui conservée par le cabinet des arts graphiques du musée du Louvre.

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