Alfred de CURZON (1820-1895)

Sorrente, devant la mer de Naples, 1851
Huile sur papier marouflé sur toile
24,5 x 33 cm
Provenance : Henri de Curzon (1861-1942) ; Alfred de Curzon (1888-1974) ; Colette de Curzon (née en 1927) 
Bibliographie : Henri de Curzon, Alfred de Curzon, peintre (1820-1895). Sa vie et son œuvre, d’après ses souvenirs, lettres, ses contemporains, vol. 2, Paris, 1914, n° 1166

Vendu

Originaire d’une petite ville à côté de Poitiers, Alfred de Curzon grandit au sein d’une famille aisée avant d’intégrer l’École polytechnique à Paris. Durant ses études, il découvre sa vocation d’artiste en fréquentant le Salon et décide d’entrer, en 1840, dans l’atelier du peintre Michel Martin Drolling à l’École des Beaux-Arts. Auprès de ce maître, il apprend la peinture d’histoire mais se sent rapidement davantage attiré par le paysage et rejoint l’atelier du peintre Louis Cabat. Bien qu’ayant terminé second au concours du Prix de Rome de paysage historique en 1849, il reçoit une bourse exceptionnelle qui lui permet de séjourner avec les lauréats à la Villa Médicis. À son arrivée en 1850, il est accueilli par Jean Alaux, le directeur des lieux et retrouve ses amis Achille Benouville et François-Louis Français avec lesquels il partage une même approche du paysage. En leur compagnie, il sillonne la campagne romaine en quête de motif et réalise de nombreux dessins. 

Entre mai et juin 1851, Alfred de Curzon et son ami le peintre Léon Bouchaud visitent la région de Naples où se trouve déjà William Adolphe Bouguereau. Ensemble, les trois artistes découvrent Pompéi puis séjournent à Sorrente du 27 mai au 8 juin 1851. Adepte de la peinture de plein air, Curzon installe son chevalet sur la côte, face à la mer. Sur une feuille de papier, il esquisse rapidement les contours de l’île de Capri découpant le ciel laiteux, puis les reliefs sombres de quelques rochers au premier plan. Le bleu de la mer s’intensifie à l’approche de l’horizon qui sépare l’œuvre en deux parties égales. Au loin, deux touches blanches signalent la présence d’un voilier. Le peintre quitte Sorrente chargé de ses études pour rejoindre Vico puis Castellammare d’où il embarque le 24 juin pour Capri. L’année suivante, Curzon a l’opportunité de suivre le jeune architecte Charles Garnier en Grèce. La découverte de l’Acropole et des cités hellènes va durablement marquer le peintre. 

De retour en France, Alfred de Curzon devient principalement célèbre pour ses paysages. Les quelques jours passés à Sorrente au printemps 1851 vont lui inspirer au moins deux peintures qu’il expose au Salon : Le Tasse à Sorrente en 1859 puis Vue prise sur la côte de Sorrente (Golfe de Naples) en 1869. Le musée Sainte-Croix de Poitiers, qui conserve aujourd’hui plus de deux cents de ses œuvres dont une grande partie fut léguée par les descendants, lui consacra une importante rétrospective en 1982.

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