Charles PORION (1814-1908)

Vendu

Un Bon Andalou, 1851
Huile sur toile
101,4 x 82 cm
Signé et daté en bas à gauche C. Porion – 1851
Exposition : Paris, Salon de 1866

Vendu

Originaire d’Amiens, Charles Porion vient étudier à Paris en 1834 et intègre l’atelier d’Ingres avant de rejoindre celui de Drolling au départ de son premier maître pour l’Italie. Inscrit à l’École des Beaux-Arts à partir de 1838, il remporte le second Prix de Rome en 1840. Après un séjour de trois années en Italie, le comte de Noé, son protecteur, lui obtient la commande d’une copie du Saint Michel de Raphaël destiné à l’église de L’Isle-de-Noé dans le Gers. En 1844, il reçoit grâce au général de Rumigny une nouvelle commande pour la mairie d’Amiens, sa ville natale. C’est également cette année-là que Charles Porion découvre l’Espagne qui deviendra sa plus grande source d’inspiration. Il débute alors au Salon avec un tableau intitulé Une danse, souvenir d’Espagne qui est récompensé par une médaille. Par la suite, il retourne en Espagne à de multiples occasions et doit y rencontrer Théophile Gautier qui devient l’un de ses plus fidèles soutiens. Sa Course de taureaux à Séville, exposée en 1846, permet au critique d’évoquer ses souvenirs chaleureux d’Andalousie. L’auteur d’Émaux et camées et du Capitaine Fracasse possédait deux esquisses de Porion dans sa collection. Peint en 1851, Un Bon Andalou représente un noble Sévillan offrant une pièce à un mendiant. Le cavalier et sa monture richement harnachée occupent le centre de la composition et dominent le mendiant qui, guitare à la main, tend son chapeau pour recevoir l’aumône. À l’arrière-plan, les silhouettes d’autres cavaliers s’évanouissent dans la poussière et la pénombre. L’ensemble de la scène est baigné d’une lumière de fin du jour qui permet au peintre d’accentuer les effets d’éclairage. L’épisode, bien qu’anecdotique, s’inspire directement de l’iconographie habituellement réservée à la légende de saint Martin offrant la moitié de sa cape à un mendiant. Porion peut ici combiner son goût pour l’Espagne et son talent reconnu pour la représentation des chevaux. L’œuvre sera reproduite dans L’Illustration, sous le double titre de L’Aumône et Le Mendiant espagnol, associée à un texte de Maxime Vauvert en 1861. Il faudra attendre cependant le Salon de 1866, pour que le peintre expose officiellement son tableau sous le titre Un bon Andalou. La période du Second Empire est celle où Charles Porion reçoit de très nombreuses commandes, en partie grâce au soutien de son parent Louis Porion qui fut élu maire d’Amiens entre 1848 et 1858. Apprécié par le couple impérial, il peint à leur demande plusieurs portraits de leur fils ainsi qu’un immense tableau représentant Napoléon III entouré par les différents souverains d’Europe venus assister à l’Exposition universelle de 1867. Plusieurs de ses œuvres sont aujourd’hui conservées au palais de Compiègne.