Victor de GRAILLY (1804-1887)
Clairière, vers 1835
Huile sur papier marouflé sur toile
24,4 x 32,2 cm
Signé en bas à droite De Grailly
Vendu
Victor de Grailly est né à Paris en 1804. Élève de Jean-Victor Bertin, il se spécialise dans l’art du paysage et développe rapidement une approche romantique de la nature tout en conservant des compositions marquées par l’esprit néo-classique de son maître. Il débute sa carrière au milieu des années 1820 en peignant des vues de la région parisienne et des bordures de la Seine, entre Meudon et Louveciennes. En 1831, il expose pour la première fois au Salon et présente deux toiles : une Vue de Sèvres, prise de l’île Seguin et une Vue prise de Clignancourt. À partir de 1833, chevalet sous le bras, il se rend régulièrement à Fontainebleau où il retrouve Corot et d’autres anciens élèves de Bertin. Sa quête de motif le guide parfois près de Rambouillet où il peint plusieurs toiles dans la forêt des Vaux de Cernay, près de l’ancienne abbaye en ruine. Là, Victor de Grailly s’installe aux abords d’une mare et plante au centre de la toile un arbre dont il réalise le portrait. Les rayons d’un soleil absent illuminent le ciel parsemé de nuages et viennent s’accrocher à l’écorce du tronc qui se reflète à la surface de l’eau. Aucune âme ne vient perturber la quiétude de l’artiste confronté à son sujet. De petit format, l’œuvre tracée avec le raffinement d’une peinture sur porcelaine contraste avec la production souvent plus anecdotique du peintre. Les titres de ses peintures exposées à l’occasion des salons jusqu’à sa mort en 1887 attestent de ses différents voyages en France, jusqu’en Bourgogne et dans le Dauphiné. Peu présent cependant dans les collections françaises, Victor de Grailly connaît une certaine notoriété outre-Atlantique. Au début des années 1840, l’artiste découvre un recueil de gravures de William Henry Bartlett intitulé American Scenery. Ces images d’une Amérique dont rien ne prouve que Grailly l’ait visitée, lui servent de modèle pour une série de peintures qui connaissent alors un grand succès. Il répète des vues de l’Hudson River et des chutes du Niagara dans lesquelles il fait varier les personnages et les lumières. Accusé de plagiat en son temps, Victor de Grailly semble avoir destiné ces œuvres au public américain. Un certain nombre d’entre elles sont conservées aujourd’hui au Brooklyn Museum et au Metropolitan Museum of Art de New York, ainsi que sur les murs de la Maison Blanche.