Émile LEVY (1826-1890)

Ulysse implorant Circé, vers 1889
Huile sur toile
29 x 22 cm
Signé du cachet en bas à droite

Vendu

Ulysse, héros mythique de la guerre de Troie, est représenté en armure, allongé sur le sol devant Circé. La magicienne est étendue sur un sofa telle une sphinge, dans un décor de grotte qui évoque son antre sur l’île d’Eéa. Venu délivrer ses compagnons transformés en cochons, Ulysse accepte de devenir l’amant de Circé. Il est protégé des sorts maléfiques par une branche d’herbe que lui a offerte le dieu Hermès. Cette petite peinture illustre l’épisode légendaire du retour d’Ulysse tiré de L’Odyssée d’Homère.

Sa composition est à rapprocher de celle d’un tableau de même sujet qu’exposa Émile Lévy au salon de 1889. Ce peintre français, élève de François-Édouard Picot et d’Abel de Pujol, remporta le grand prix de peinture en 1854 en terminant ex-æquo avec les peintres Giacomotti et Maillot sur le sujet d’Abraham lavant les pieds aux trois anges. De retour à Paris, après avoir séjourné à la Villa Médicis de 1855 à 1859, il devint l’ami d’Édgar Degas et de Gustave Moreau. Bien que plus académique que celui de Moreau, son travail oscille entre respect de la tradition néoclassique et tentation du bizarre. Cette petite Circé, peinte un an avant sa mort, diffère en de nombreux points du tableau présenté au Salon. Le personnage d’Ulysse, traité dans une manière proche de celle de Jean-Léon Gérôme, perd finalement son armure anachronique d’inspiration romaine dans la grande version. La figure de Circé qui rappelait l’art de Moreau se redresse et s’assoit dans un décor de palais gréco-romain en restant plus académique.

Le musée d’Orsay conserve La Mort d’Orphée qu’Émile Lévy exposa en 1866. Mélange d’élégance et de drame antique, cette œuvre synthétise la manière de ce peintre qui toute sa vie effleura le symbolisme sans jamais y prendre part.

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