Hippolyte FLANDRIN (1809-1864) et atelier

Modello d’ensemble du mur gauche du sanctuaire de l’église Saint-Germain-des-Prés, entre 1842 et 1846
Huile sur toile
100,5 x 46,5 cm
Provenance : descendants de l’artiste

Acquisition par le Petit Palais, Paris

Pour la décoration de l’église Saint-Germain-des-Prés comme sur l’ensemble de ses autres grands chantiers, Hippolyte Flandrin avait l’habitude d’être assisté par son frère Paul. Dans de nombreux cas cette participation dépassait de loin la simple assistance : les deux frères se répartissaient les tâches et concevaient ensemble certaines des compositions. Si aujourd’hui aHippolyte est souvent cité comme l’inventeur unique de ces différents projets, nous savons que Paul fut pour beaucoup dans la création de certaines parties du décor de l’église, dont les différents paysages, son domaine de spécialité. Dans le cas particulier de la paroi gauche du sanctuaire, il se chargea seul de la figure du Christ en prenant pour modèle le visage de son frère aîné. Nous savons également, grâce aux archives familiales, qu’il peignit l’ânesse sur laquelle Jésus est assis et l’ânon qui les accompagne. Très proche du résultat définitif, cette seconde toile est un modello de présentation plutôt qu’une autre esquisse d’élaboration. On y retrouve la figure du Christ avec les deux bras le long du corps ainsi qu’un ciel d’or sans nuages. De format identique à l’esquisse présentant le Christ au bras tendu vers la ville, cette étude s’y superpose presque parfaitement. Après avoir décidé de modifier certains détails, Hippolyte dut demander à son frère et à deux de ses élèves, Louis Lamothe et Joseph Pagnon, de reporter par jeu de calque la composition en y intégrant les changements choisis. Si certains détails, tels que le groupe central de quatre figures, semblent être de la main du maître, la mise en couleur d’autres parties comme L’Entrée à Jérusalem fut vraisemblablement déléguée à son équipe. Les descendants du peintre conservent plusieurs études de détails pour cette composition, mais celle-ci est la seule qui corresponde précisément au travail définitif visible sur la paroi. Les travaux de restauration des décors peints dans l’église Saint-Germain-des-Prés devant être achevés en 2020, l’ensemble de ce programme décoratif spectaculaire, dont cette paroi du sanctuaire, sera bientôt dévoilé au public dans tout son éclat d’origine.