Jean-Victor SCHNETZ (1787-1870)
Les Adieux du consul Boetius à sa famille, 1826
Huile sur toile
17 x 13 cm
Modello du tableau exposé au Salon de 1827
Vendu
D’abord élève de Jean-Baptiste Regnault, Jean-Victor Schnetz rentre dans l’atelier de David en 1812. Il y fait la connaissance de Léopold Robert et de François-Joseph Navez avec qui il se lie d’une profonde amitié. L’artiste tente à maintes reprises le concours du Prix de Rome, sans succès, et n’obtient finalement qu’un second prix en 1816. L’année suivante, ayant atteint l’âge limite pour le concours, il décide de rejoindre l’Italie par ses propres moyens et arrive à Rome au printemps de 1817. Il loue un atelier via del Babuino, à proximité de celui d’Ingres, et parcourt la campagne romaine en quête de sujets. Schnetz partage certains de ses modèles avec Léopold Robert, son ami d’atelier, et avec Géricault dont il devient un proche. Il y rencontre également sa compagne Maria Grazia, une belle Italienne qui lui servira souvent de modèle. Depuis l’Italie, il connaît ses premiers succès. Selon Stendhal, en pleine bataille entre néo-classiques et romantiques, le peintre emprunte une voie médiane consistant à traiter de manière classique des sujets pittoresques tirés de la vie quotidienne. En 1826, alors qu’il est toujours à Rome, le peintre réfléchit à son prochain envoi au Salon et choisit un thème qui lui permette d’associer histoire religieuse, sujet antique et modèles pittoresques. C’est sur l’histoire des Adieux du consul Boetius à sa famille que le peintre décide finalement de travailler. Sujet rare dans l’iconographie picturale, le personnage de Boetius, également appelé Boèce, vécut à Rome au tournant des Ve et VIe siècle. Auteur et philosophe de confession chrétienne, il fut nommé consul de Rome à trois reprises sous le règne de Théodoric le Grand. Finalement tombé en disgrâce suite aux manigances de ses ennemis, il fut emprisonné puis exécuté en 524. Sur le modello de petit format traité avec une grande légèreté technique, comme sur l’immense tableau exposé au Salon de 1827, Schnetz représente Boetius derrière les barreaux de sa cellule à la veille de sa mise à mort. Sa fille, venue lui dire adieu, tient à bout de bras son fils, pour que son grandpère puisse l’embrasser une dernière fois. Au bas de la composition, l’épouse du condamné, agenouillée sur le sol, prend les traits typiques des vieilles Romaines telles qu’on pouvait les croiser dans les rues de la ville au début du XIXe siècle. Un chien, symbole de fidélité, complète la scène. Acquise par l’État, l’œuvre définitive fut envoyée en 1886 au musée des Augustins à Toulouse où elle est encore exposée aujourd’hui.