Jean-Baptiste BERLOT (1775-1836)

Vue de la porte Moret, près Fontainebleau, 1826
Huile sur toile
24,5 x 18,5 cm
Signé et daté en bas à droite Berlot 1826
Contresigné et titré à l’encre sur le châssis

Vendu

Élève d’Hubert Robert, Jean-Baptiste Berlot assimile parfaitement l’enseignement de son maître, notamment son goût pour les vues d’architectures réelles ou imaginaires. Dès 1804 et jusqu’en 1836, il expose régulièrement au Salon. Fasciné par l’Italie, il y fait de fréquents séjours où il puise son inspiration pour de nombreuses toiles ; il s’intéresse tout particulièrement aux ruines romaines mêlées de scènes pittoresques. À partir de 1820, Berlot renouvelle son vocabulaire architectural, en substituant parfois aux édifices antiques et italiens des monuments médiévaux bien réels, sur le modèle des lithographies illustrant les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France du baron Taylor et de Charles Nodier. Au salon de Lille de 1825, Jean-Baptiste Berlot choisit d’exposer sept peintures : deux ont des sujets italiens, trois suggèrent par leur titre des compositions imaginaires ou non identifiées, et enfin deux renvoient à des édifices bien réels, visibles à proximité de Paris. C’est le cas du petit tableau exposé sous le numéro 35, titré Vue de la porte Moret, près Fontainebleau. L’édifice, toujours visible dans la petite ville de Moret-sur-Loing à quelques kilomètres de Fontainebleau, est aujourd’hui mieux connu sous le nom de Porte de Samois ou Porte de Paris. Cette architecture monumentale du XVe siècle était l’une des trois portes fortifiées de la ville. L’artiste s’est installé côté intérieur pour saisir son motif en regardant au travers de l’arcade en direction de la campagne, au nord. Conservant son goût pour le pittoresque, il anime l’endroit avec deux figures : une jeune femme, portant un panier à la main et un garde installé devant une guérite architecturée, adossée au montant de la porte. Berlot complète l’ensemble par de nombreux détails anecdotiques : sculptures de saints ou de madones dans les niches, enseigne fleurdelisée et végétation grimpante. Au loin, au-dessus des champs, le ciel se couvre et l’orage menace. Plusieurs décennies plus tard, en 1889, le peintre Alfred Sisley s’installe définitivement à Moret. Comme Berlot pour cette peinture, l’impressionniste cherchera à confronter dans ses œuvres la force architecturale du lieu avec les changements du climat et de la lumière

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