Louis DUVEAU (1818-1867)

Vendu

Tête d’homme, 1843
Pierre noire et craie blanche
22,5 x 16 cm
Signé en bas à droite Duveau

Vendu

Louis Duveau, jeune artiste originaire de Saint-Malo, participe pour la deuxième fois au concours du Prix de Rome en 1843. Formé dans l’atelier de Léon Cogniet à l’École des Beaux-Arts, il affronte cette année-là Léon Benouville et Eugène-Jean Damery, qui terminent respectivement second et premier. Duveau qui avait obtenu la seconde place l’année précédente ne finit que troisième. Le sujet imposé, Œdipe et Antigone s’exilant de Thèbes, est traité de manière théâtrale par l’ensemble des candidats. Au premier plan, comme avançant sur la scène, Œdipe qui vient de s’aveugler est guidé par sa fille au milieu de la foule thébaine. Hommes, femmes et enfants le désignent, le jugeant responsable de leur malheur. Un temple monumental fait office de décor alors que sur la droite, dans le lointain, une ville à l’architecture antique se détache sur fond de ciel. Louis Duveau a réalisé pendant son séjour en loges plusieurs esquisses très abouties pour étudier les expressions et caractères de chacun des personnages. L’homme, au regard perçant, portant sur la tête un drapé qui couvre l’arrière de son crâne est une figure secondaire de la composition. Placé dans le groupe sur la gauche au pied des marches, il est caché par deux autres hommes en toge. Seul subsiste le haut de son visage. Dans son étude à la pierre noire, l’artiste a pris soin d’éclairer le front d’un large aplat de craie blanche, tel qu’il sera éclairé dans l’œuvre définitive. Duveau trace l’ensemble du visage, nous offrant un véritable portrait autonome. L’un des autres candidats lui aura peut-être servi de modèle. Les années suivantes, le jeune peintre tentera de nouveau par deux fois, en 1844 et 1846, de gagner le concours. Résigné après ses multiples échecs, il débute sa carrière sans avoir effectué le voyage en Italie et participe tout au long de sa vie au Salon. Il obtient en 1864 une médaille de première classe pour son tableau Une Messe en mer, aujourd’hui conservé au musée de Rennes. Son œuvre est profondément marquée par ses origines bretonnes qui vont lui inspirer les sujets de nombreux tableaux. Il est également l’auteur d’un ensemble de gravures pour l’illustration des Poésies complètes de Leconte de Lisle en 1858.