Henri ROBECCHI (1827-1889)
L’Écroulement de la planète Altor, vers 1882
Aquarelle et gouache sur papier
40 x 60 cm
Signé et dédicacé en bas à droite Robecchi à son ami Paul Clèves
Vendu
Le jeune baron danois Georges de Traventhal voyage du centre de la terre jusqu’à la mythique Atlantide. Son incroyable périple le mène finalement sur la lointaine planète Altor, qui s’effondre sous ses yeux. « Le dernier jour de la planète a sonné, tout s’écroule, tout s’évanouit, la nuit se fait (…) ». C’est en ces termes que la revue Les Soirées parisiennes décrit l’écroulement de la planète Altor, troisième tableau de l’acte III de Voyage à travers l’impossible, donné au théâtre de la Porte Saint-Martin en 1882. La pièce, en trois parties et vingt-deux tableaux, œuvre d’Adolphe d’Ennery et Jules Verne, est la seule qui n’ait pas été tirée d’un roman de ce dernier. Pour autant, elle adopte l’univers et certains des personnages et lieux emblématiques des récits les plus populaires de Jules Verne. Pour les décors de Voyage à travers l’impossible dont Arnold Mortier, journaliste et critique, loue le « grand luxe », quatre artistes ont collaboré, Rubé, Chaperon, Poisson et Robecchi. Henri Robecchi, artiste d’origine italienne, a travaillé sur les décors d’au moins sept pièces jouées à la Porte Saint-Martin, dont Patrie ! en 1869 et Théodora en 1884 pour les dé- cors desquelles il fait intervenir son élève puis collaborateur Amable.Pour le Voyage à travers l’impossible, Robecchi réalise le décor du tableau de l’effondrement de la planète Altor. Dans le projet pour le rideau de fond, le ciel noir mêlé de gouache blanche domine une mer traitée à l’aquarelle, bordée de récifs menaçants aux formes fantastiques. L’artiste évoque comme des modèles les œuvres les plus inquiétantes de Caspar David Friedrich et François-Auguste Biard. La puissance qui se dégage du sujet semble répondre au désir de Paul Clèves, dédicataire de l’œuvre. Directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin, il prend aussi en charge la mise en scène de cette pièce, qu’il a instamment réclamée aux auteurs. Plus d’une vingtaine d’années plus tard, Georges Méliès adaptera la pièce pour l’un de ses films – le plus long jamais réalisé alors- en se référant très fortement aux décors originaux. La scène de l’effondrement de la planète Altor semble même être un décalque du rideau de fond de Robecchi.