Théo VAN RYSSELBERGHE (1862-1926)

Vendu

La Jetée à Honfleur, vers 1899
Aquarelle et crayon
17 x 27 cm
Annoté au crayon en bas à droite Honfleur
Certificat d’authenticité d’Olivier Bertrand en date du 14 juin 2012, qui inclura cette œuvre dans le catalogue raisonné de l’artiste en cours de préparation

Vendu

Sur la feuille de papier dont la blancheur est laissée en réserve, le peintre trace d’un pinceau chargé d’aquarelle la célèbre jetée de Honfleur. Trois embarcations aux voiles bleutées contournent le phare pour rejoindre le port, où l’artiste s’est installé pour travailler. Perdu dans le lointain, un quatrième bateau, sa voile blanche déployée, s’éloigne vers la haute mer. Théo Van Rysselberghe, se rend régulièrement en Normandie entre 1899 et 1900, profite de ses séjours pour réaliser une série d’aquarelles maritimes et quelques paysages normands. Originaire de Gand en Belgique, le peintre proche de Paul Signac, adhère aux théories du néo-impressionnisme et adopte très tôt la technique divisionniste en découvrant les œuvres de Georges Seurat. Ami intime d’Élisée Reclus dont il partage les idées anarchistes, il fait publier certains de ses dessins dans la presse libertaire. Comme Signac et Seurat, il apprécie particulièrement les vues marines et voyage des bords de la mer du Nord jusqu’aux deux rives de la Méditerranée en quête de sujets aux lumières changeantes. À partir de la fin des années 1890, sa technique s’éloigne peu à peu des préceptes orthodoxes du premier divisionnisme et redevient plus classique. Sa touche s’élargit et apparaît de plus en plus fluide. La Jetée à Honfleur, marquée par ce changement, annonce les œuvres du Fauvisme qui verra le jour au Salon d’automne de 1905. Elle évoque déjà en ce sens les peintures et les aquarelles qu’André Derain et Henri Matisse feront à Collioure. À cette même époque, Théo Van Rysselberghe s’installe définitivement en Provence, dans le village du Lavandou en bord de mer. En 1910, il fait construire sur les plans de son frère, l’architecte Octave Van Rysselberghe, une villa avec atelier dans laquelle il reçoit ses amis écrivains, André Gide et Jean Cocteau ou peintres, tels que Paul Signac ou Henri Matisse.