Charles JALABERT (1818-1901)
Nymphes écoutant les chants d’Orphée, vers 1853
Encre et aquarelle sur calque
33 x 24 cm
Signé en bas à droite
Provenance: Collection Jules Salles
Vendu
Charles Jalabert fut l’élève du peintre Alexandre Colin à l’école de dessin de Nîmes avant d’être admis dans l’atelier de Paul Delaroche en 1839. Second Prix de Rome en 1841, il ne réussit pas à obtenir le Grand Prix malgré trois tentatives et finit par partir à ses frais pour l’Italie en 1843. Il y étudie alors sans relâche les maîtres et les antiques. À son retour en 1847, le succès ne se fait pas attendre: l’artiste fréquente les salons littéraires et devient un peintre recherché par la haute société parisienne.
Au Salon de 1853, il expose Les Nymphes écoutent les chants d’Orphée. De format presque carré, un mètre dix par un mètre, l’oeuvre montre le bel Orphée de dos, baigné de lumière, dans un paysage de roches et d’arbres qui domine une rivière. Réunies en groupe sur les rochers, les nymphes écoutent le chant extatique du poète. Notre dessin qui a appartenu au collectionneur nîmois Jules Salles est préparatoire pour ce tableau. Dans cette première pensée, le peintre choisit un format cintré en partie supérieure. La composition y est plus ouverte, les montagnes laissant apparaître un coin de ciel. Orphée, qui domine la scène, est représenté de face, la lyre à la main. Le groupe des nymphes reste proche de la composition définitive malgré quelques variations. Cette feuille réalisée à l’encre est relevée d’aquarelle et de gouache.
L’impératrice Eugénie, découvrant l’oeuvre à l’occasion du Salon de 1853, désira l’acheter sur sa liste privée. Malheureusement pour elle, un amateur de Liège en avait déjà fait l’acquisition auprès du célèbre marchand Goupil. Nous savons que la toile intégrera quelques années plus tard la collection du baron de Rothschild avant de rejoindre les cimaises du musée de Baltimore où elle est toujours exposée aujourd’hui.