Pierre-Nolasque BERGERET (1782-1863)

Vendu

Honneurs rendus à Raphaël après sa mort, vers 1806
Encre et gouache blanche sur papier
11 x 19 cm

Vendu

Pierre-Nolasque Bergeret, originaire de Bordeaux, se forme à Paris dans les ateliers de François-André Vincent puis Jacques-Louis David où il a pour condisciples Ingres et Granet. Après quatre échecs au Prix de Rome, il choisit de présenter au Salon de 1806 un tableau d’un format ambitieux. Le sujet, quelque peu anecdotique (illustration d’un épisode de la vie d’un peintre célèbre), tient plus du style troubadour que de la peinture d’histoire. Les Honneurs rendus à Raphaël après sa mort remporte cependant un tel succès qu’il est acheté par Napoléon Ier pour le château de Malmaison. Aujourd’hui le tableau est conservé au Allen Memorial Art Museum dans l’Ohio, la Malmaison n’en exposant qu’une réplique.

bergeret malmaison retravaillé RVB

Notre dessin préparatoire pour cette composition représente le corps du peintre allongé sur un lit à bal­daquin, dans une des chambres du Vatican. Près de lui, le pape Léon X lui rend les derniers hommages et place des fleurs sur sa dépouille. Au fond à gauche, Michel-Ange entre pour saluer une dernière fois son illustre concurrent; le jeune Vasari, accroupi au premier plan sur la gauche, entame la rédaction de la biogra­phie du peintre pour ses Vite; Jules de Médicis (futur Clément VII), au centre sur l’estrade, tient un crucifix en regardant vers nous. Sur la droite, Baldassare Peruzzi désigne du doigt La Transfiguration, dernier tableau du maître. Bergeret s’inspire vraisemblablement de La Mort de Germanicus de Poussin pour la composition d’ensemble. Sur notre dessin au lavis d’encre et rehauts de gouache blanche, le peintre a rajouté d’un trait d’encre brune certains éléments qui ne devaient pas faire partie de la composition originale. C’est le cas de la rambarde métallique qui délimite l’estrade centrale et sépare le premier cercle de dignitaires du reste de la scène.

Avec cette peinture, Pierre-Nolasque Bergeret initie une longue série d’oeuvres illustrant les morts d’ar­tistes célèbres. Ingres, son ancien condisciple chez David, se souviendra de ce tableau lorsqu’il peindra douze ans plus tard son François 1er recevant les derniers soupirs de Léonard de Vinci.