William BOUGUEREAU (1825-1905)

Les enfants désunis du laboureur, vers 1847-1850
Huile sur toile
31,5 x 39 cm
Monogrammé WB à l’encre sur le châssis

Vendu

Adolphe-William Bouguereau est un peintre français originaire de La Rochelle. Fils d’un négociant en vins, il débute sa formation à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux. En 1845, il remporte le concours de pein­ture historique de son école sur le sujet de Jacob recevant la tunique ensanglantée de Joseph. Fort de ce suc­cès, il quitte sa région natale pour entrer à l’École des Beaux-Arts de Paris et poursuit son apprentissage dans l’atelier d’Édouard Picot. Il est lauréat du Grand Prix de Rome en 1850, après avoir été Second Prix ex-æquo avec Gustave Boulanger deux ans plus tôt.

Notre esquisse fut probablement réalisée pendant la période de formation parisienne de l’artiste, entre 1847 et 1850. Le sujet illustre une fable d’Ésope, plus tard reprise par Jean de La Fontaine: Les enfants désu­nis du Laboureur. Les enfants d’un vieux laboureur ne cessant de se quereller, le vieil homme décida de leur donner une leçon. Il leur remit des baguettes de bois en faisceau et leur demanda de les briser. Mais en dépit de tous leurs efforts, ils ne purent y parvenir. Lorsqu’il délia le fagot, ils purent enfin les casser facilement. « Eh bien ! dit le père, vous aussi, mes enfants, si vous restez unis, vous serez invincibles à vos ennemis ; mais si vous êtes divisés, vous serez faciles à vaincre. »

Pour cette étude, l’artiste semble se souvenir de la composition de son tableau de 1845 illustrant l’épisode de la tunique de Joseph. Le vieillard, assis sur la droite comme l’était Jacob, est entouré de sa femme et de sa fille. Ses trois enfants lui faisant face prennent ici la place des frères de Joseph dans un décor assez semblable. La posture du fils tentant de briser le fagot s’inspire probablement d’un tableau d’Ernest Hillemacher sur le même sujet et que Bouguereau put voir au Salon de 1847. Le châssis, bien conforme à ceux qui ont servi à Bouguereau dans les premières années de son métier, porte les initiales du peintre, WB, ainsi qu’une étiquette mentionnant son nom. L’extrême maîtrise dans la composition, la rigueur du dessin, la grande justesse des attitudes bien qu’à peine ébauchées ainsi que le raffinement du coloris sont toutes les qualités qui caractérisent l’oeuvre du peintre, dont la carrière à venir laissera le souvenir du plus illustre représentant de la peinture aca­démique de la deuxième moitié du XIXe siècle.

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